Baby Fire : Grace
« Grace » – la chanson, qui puise son inspiration chez la romancière autrefois censurée Violette Leduc – s’étend majestueusement sur près de huit minutes insolentes. Accords répétitifs, guitares plombées, mélodie accrocheuse. La voix nous rappelle les bons moments vécus à écouter Siouxsie and the Banshees au début des eighties. Et c’est juste magnifique. Comme une bonne partie de l’album d’ailleurs, qui nous plonge dans nos angoisses existentielles. Car depuis toujours, on aime se faire peur…
Entendons-nous bien, Baby Fire n’entre dans aucune catégorie du jazz, même pas dans le jazz actuel largement ouvert aux fusions. On se situe bien ici dans le (punk) rock, ce qu’il a de plus sombre à nous offrir, ce qu’il a aussi de plus beau à nous offrir, en toute simplicité et sans effets racoleurs. La biographie mentionne PJ Harvey comme références. Oui, pourquoi pas ? Pour notre part, outre Siouxsie, nous citerons également la nébuleuse punk : Crime & the City Solution, Lydia Lunch, … Toutes ces choses sans doute pas très gaies à avaler, mais intenses, tous ces moments forts qui provoquent chez l’auditeur de vraies sensations.
Pour la bonne forme, précisons que ce trio bruxellois 100% féminin s’articule autour de la chanteuse Dominique Van Cappelen-Waddock qui assume les compositions tendues de l’album. Précisons encore que parmi les invités triés sur le volet d’un rock (très) alternatif, on retrouve l’inévitable GW Sok (The Ex), la chanteuse française Laetitia Shériff ou encore Mike Moya, un membre fondateur de Godspeed You ! Black Emperor.
Et clôturons cette chronique en vous invitant à vous rendre aux Riches-Claires (Bruxelles) ce samedi, où le trio (mais aussi Lux Montes, Clemix et la DJ Rokia Bamba) animera la soirée de clôture du Festival UneFois.
Le Festival UneFois (#Womenonstage) se déroule du 4 au 9 juillet. Il propose des ateliers (compositions, scène, …) et se clôture ce samedi 9 juillet par un triple concert + DJ set. Informations : www.unefois.be