Albert Castiglia, Big Dog

Albert Castiglia, Big Dog

Albert Castiglia, Big Dog

RUFRECORDS

Castiglia est trop vite rangé dans la catégorie des chantres du blues rock. Et, même s’ il en fait bel et bien partie, son côté roots l’amène à graver des titres vraiment blues, aidé par un timbre de voix adéquat, et c’est encore une fois le cas avec ce nouvel album pour Ruf Records. Produit par Mike Zito, lui aussi coincé arbitrairement dans la case blues rock, alors que sa composition Don’t Let Them Fool Ya, reprise ici, est un superbe blues en medium, comme d’ailleurs tous les morceaux, avec Castiglia au chant et aux  guitares acoustique et électrique. Mike Zito, en plus de la guitare, joue des percussions, on retrouve aussi Lewis Stephens au piano et à l’orgue, ainsi que Scot Sutherland à la basse, sans oublier Johnny Sansone à l’harmonica sur deux excellents blues, Where Did I Go Wrong de Jack Daniels et John Moore, ainsi que Where The Devil Makes His Deals ? de Castiglia. Get Your Ass In The Van, une autre composition de Castiglia, avec une guitare slide à la Hound Dog Taylor, est la meilleure face d’un album qui en compte d’autres mémorables, comme celles déjà citées, mais aussi cette version intense de Drowning At The Bottom de Luther Allison. Il y a aussi des blues lents comme l’invitation sans ambiguïté sur Let’s Make Love In The Morning ou What I Like About Miami de Charles Pickett et Ian Russel Hammond et consorts. A noter encore What The Hell Was I thinking de Castiglia, cette fois un boogie doté d’une belle mélodie compulsive et une ballade slow et bluesy, Somehow, écrite par Castiglia et Cyril Neville. Et, on éprouve toujours le même plaisir à l’écoute d’un couple de blues rock : Let The Big Dog Eat et Easy Distance. Autrement dit, un bilan plus que positif pour un album dont les amateurs de blues traditionnel risquent de se détourner, à tort.

Robert Sacre