Arbre : Mes épaules seront rivières 

Arbre : Mes épaules seront rivières 

Neu Klang

Parmi ces disques qui s’amoncellent dans la boîte aux lettres de la rédaction en cette rentrée 2024 et dont je me suis réservé l’écoute (voilà bien un avantage d’être le boss…) figurait cet Arbre. Un Arbre, je l’avoue, que j’ai planté là quelques semaines en repoussant régulièrement son déracinement. Chose faite ! Mais au juste, de quoi parle-t-on ? D’un trio qui, armé de quelques machines, multiplie les champs du possible. Synthétiseurs, drums, voix, trompette… constituent le fonds de commerce de cet Arbre venu d’une autre planète et qui s’est enraciné en Suisse, quelque part sur Terre. Côté musical – largement instrumental – les lignes de l’horizon flottent allégrement, si bien que le vocabulaire à utiliser pour décrire ces jolies nappes colorées différera certainement d’un chroniqueur à l’autre : « Dream pop », « Post-rock », « Math-rock », « Ambient jazz ». À chacun son expression préférée (moi j’aime bien la dernière…). Précisons que cet arbre-là ne porte pas les fruits de l’espoir. L’humeur n’est pas à la joie sur ses longues branches qui dépassent toutes largement les cinq minutes d’écoute. Cela n’en fait pas non plus un feuillu moche au tronc noueux… Au contraire, ce deuxième album du groupe nous conforte dans l’idée que mélancolie et illuminations sont compatibles.

Yves Tassin