Curtis Salgado : Damage Control

Curtis Salgado : Damage Control

Alligator Records

Alligator Records nous offre, tel un cadeau de début d’année, le nouvel album de Curtis Salgado « Damage Control ». Influencé par des artistes tels que Little Walter, Sonny Boy Williamson I et II, Howlin’ Wolf, petit à petit, Salgado se démarque en développant un chant et un jeu d’harmonica tout à fait particuliers. Il commence à jouer avec son ami Robert Cray avec qui ils débutent ensemble le Robert Cray Band. C’est en 1991 qu’il démarre sa carrière solo avec l’album « Curtis Salgado & the Stilettos ». En 2012, il rejoint la grande famille Alligator Records qu’il ne quittera plus. Détenteur de 9 Blues Music Awards, il nous revient avec un album de 13 titres dont 12 originaux et une reprise de Larry Williams, « Slow Down », rendue célèbre par les Beatles. Voici un album inspirant et d’une grande force émotionnelle. « Damage Control » qui est aussi le titre de la 10ème piste de l’album ( Life is all about damage control… Trouble and then some. It’s about dealing with get thrown at you and saying, I ain’t finished yet) est un opus produit par Salgado et enregistré dans 3 studios différents. Il s’est entouré des meilleurs musiciens qui, comme lui, ont côtoyé les plus grands. A Nashville, au Tennessee’s Rock House Recording, il a enregistré avec Kevin McKendree, également au piano. George Marinelli (Bonnie Raitt) à la guitare, la chanteuse Wendy Moton (Buddy Guy) en backvoice sur 3 des titres de l’album ainsi qu’un invité spécial, Wayne Toups qui apporte une touche cajun grâce à sa voix et son accordéon sur le titre « Truth Be Told », complètent le line-up.

On part ensuite à l’Ouest des Etats-Unis, en Californie, au Greaseland Studios, où Kid Anderson tient les commandes. On le retrouve aussi à la guitare sur certaines chansons, ainsi qu’à la basse acoustique sur « Hail Mighty Caesar », puis Jerry Jemmott (Aretha Franklin) à la basse et Kevin Hays (Robert Cray) à la batterie. Last but not least, à l’Ultrastone Studios en Californie, Johnny Lee Shell quitte de temps en temps sa table de mixage pour amener sa touche artistique avec sa guitare et sa basse, accompagné des pianistes Mike Finnigan (Jimmy Hendrix) et Jim Pugh ( B.B. King) et du batteur Tony Braunagel (B.B. King). On peut être impressionnés en découvrant ces grands noms du monde musical… Chacun apporte son talent, son originalité sur un album de 51 minutes, parfois Rock’n’roll, parfois Soul, parfois Blues. Nous voyageons au travers de ces univers que Salgado rassemble autour de sa voix si authentique, chaude et profonde. Des titres tels que « The Longer that I Live » qui ouvre le bal (« Plus je vis, plus âgé je veux devenir. Je vais continuer jusqu’à ce que j’ai un pied dans la tombe »). C’est avec conviction et avec une voix puissante qu’il nous livre ces quelques lignes. La slide qui nous emmène ailleurs, les cœurs de Wendy Moton ainsi que la voix de Salgado qui monte en puissance sur « Precious Time », (« Chéris les moments précieux de la vie qui peut être si imprévisible »). « Always Say I Love You (At The End Of Your Goodbye) », chanson intime qui évoque le départ d’un ami proche … trop tôt, trop vite. Alors qu’il ne lui a jamais dit « I love you ». Une petite leçon d’histoire avec la chanson « Hail Mighty Caesar » et un groovy « The Fix Is In », l’un de mes coups de cœur de cet album, qui dénonce le système corrompu aux Etats-Unis (« What’s happening to our country there’s so much dreams, The fix is it ») avec un chant et un harmonica au-devant, qui accentue la force de cette chanson. Et enfin « Slow Down » qui clôture cet album. Un album aux textes inspirés par la vie, la sienne, celle de ses contemporains, souligné par cette voix authentique et profonde qui porte, transporte les mots.

Lola Reynaerts