
Dans Dans, Sand
Dans Dans, Sand
Dans Dans est un trio formé il y a cinq ans autour du guitariste anversois Bert Dockx (par ailleurs frontman des Flying Horseman), du bassiste Fred « Lyenn » Jacques et du batteur / percussionniste Steven Cassiers. Il est difficile de situer ce groupe sur la ligne des genres. Alors, à défaut, nous le nicherons entre le blues poisseux et le jazz déglingué (bref, une classification quasi inédite). Les neuf mélodies de « Sand », leur quatrième album, sont si accrocheuses que l’on pense inévitablement les avoir déjà entendues auparavant. Il n’en n’est rien : à l’exception d’une reprise habitée du « Chi Mai » de Morricone (vous vous souvenez, la publicité « Royal Canin »), toutes les compositions proviennent de l’imagination du trio…
En creusant un peu plus profondément dans ces lises aventureuses, l’auditeur découvre des pépites. Un jazz « ligne claire » joué du bout des doigts, avec des gants de velours (« Remnant of a Dream »), des envolées post-rock hypnotiques (« Vluchtheuvel ») ou de longs développements susceptibles d’accompagner un road-movie de Bouli Lanners (« TV Dreams »). On pense aussi au blues déjanté de Tom Waits (« Thieves ») ou à la guitare cristalline de Chris Isaak (« Feline »). Enregistré dans la spontanéité et sans overdubs par l’indispensable Koen « An Pierlé » Gisen, « Sand » prend les allures d’un patchwork délicat, néanmoins très cohérent sur la longueur de l’album. On vous recommande ce groupe pas prétentieux pour deux sous, que l’on se réjouit de voir sur une scène (par exemple ce 11 mai, dans le cadre du festival Mithra Jazz à Liège).
Joseph « YT » Boulier