David Thomaere Trio, Crossing Lines

David Thomaere Trio, Crossing Lines

David Thomaere TrioCrossing Lines

(WERF)

Talent précoce, David Thomaere commence le piano à l’âge de 6 ans; trois ans plus tard, il étudie déjà le piano classique à l’Académie de Schoten et, à 17 ans, rejoint le Conservatoire de Bruxelles, avec, comme professeurs, Kris Defoort et Diederik Wissels. Il poursuit aussi des stages avec l’Américain Kenny Werner, le Britannique John Taylor et l’Italien Stefano Battaglia. Il passe un an à Leipzig, sous la direction de Richie Beirach et termine ses études à Bruxelles, en 2012, en compagnie de Nathalie Loriers et, en 2013, il remportera le Toots Thielemans Award. Invité sur l’album Urbex d’Antoine Pierre (batterie), il lui arrive aussi de remplacer Bram De Looze dans cet octet et il fait aussi partie du quintet de Lorenzo di Maio (guitare), avec Jean-Paul Estiévenart (trompette) et Teun Verbruggen (batterie). Le voici en trio avec Félix Zurstrassen (contrebasse) et Antoine Pierre, la rythmique empathique d’Urbex, du LG Jazz Collective comme de Tree-Ho avec Alain Pierre (guitare). Sur deux plages, sont invités Jean-Paul Estiévenart et Steven Delannoye (saxophone ténor), deux complices d’Urbex comme du LG Jazz Collective. Au répertoire, huit compositions originales et deux emprunts, l’un (Default) au groupe rock Atoms for Peace dont fait partie Thom Yorke de Radiohead, l’autre (Lions Mouth) au groupe de rock alternatif courtraisien Balthazar. Au long des ces “Crossing Lines”, on entend David Thomaere, tantôt au piano acoustique, dans des pièces au lyrisme mélodique proche de l’univers d’Igor Gehenot ou de Jef Neve (Aftermath vs Freedom, Braddict, Rebirth, Night Wish avec Félix Zurstrassen à la contrebasse et un Antoine Pierre tout en légèreté ou cet Alive joué en solo); tantôt au Fender Rhodes, avec Félix à la basse électrique, ce qui modifie évidemment le tempo (Barcelona) ou à la contrebasse (Default à l’ambiance pop-rock, un thème commencé au Fender et terminé au piano acoustique). Sur Dancing With Miro et Mr Infinity, Jean-Paul Estiévenart et Steven Delannoye se joignent au trio pour des compositions très ancrées dans l’esthétique hard bop, sous le drive énergique d’Antoine Pierre. Sur la scène du jazz belge, les jeunes pianistes, d’Igor Gehenot à Bram De Looze, en passant par Hendrik Lasure ou Joachim Caffonnette, les jeunes pianistes se poussent au portillon : désormais, il faudra aussi compter sur David Thomaere.

Claude Loxhay