Eric Dubois Quartet : Eric Dubois Quartet

Eric Dubois Quartet : Eric Dubois Quartet

Circum-Disc / Les allumés du jazz

Financé en partie de manière participative, ce disque sans titre est le premier du guitariste lillois Eric Dubois qui s’est entouré pour l’occasion d’un quartet incluant le saxophoniste Benoit Baud, le contrebassiste Mathieu Millet et le batteur, également vibraphoniste, Éric Navet. Professeur de musique, Eric Dubois a choisi, dans le cadre du jazz qui permet ce genre d’ouverture, de s’inspirer de différents styles. En conséquence, ses neuf compositions originales sont riches en nuances et tonalités diverses, certaines tirant vers le classique (« Contrepoint bavardages »), d’autres vers le jazz-rock (« Danse de plus ») et d’autres encore vers un jazz aux mélodies angulaires voire avant-gardistes (« Instable », « Final 2 »).

En tant que guitariste, le leader délivre des phrases fluides, jouant les thèmes à l’unisson ou en contrepoint avec le saxophoniste et délivrant des improvisations qui portent une attention constante à l’arrangement et à la structure des morceaux. Daniel Baud, à qui on a laissé beaucoup d’espace pour s’exprimer, apparaît particulièrement à l’aise dans ces miniatures où son jeu de saxophone sinueux, forgé à New-York chez des maîtres comme Kenny Garrett et Tony Malaby, ainsi que son timbre clair font plus que séduire. Ses phrases souples qui s’envolent comme des volutes de fumée dans la seconde partie de « La voix » procurent par exemple une réelle impression de raffinement et de légèreté. En plus, le recours sur certains titres à un vibraphone, joué par le batteur Eric Navet, apporte de belles couleurs harmoniques ainsi qu’une variété bienvenue dans le son du groupe.

Eric Dubois précise dans le dossier de presse : « chacune de ces pièces a fait l’objet de remaniements, de relectures, d’essais et d’explorations et c’est ce ciselage collectif que ce disque prétend aussi présenter ». En définitive, c’est bien cette impression de travail en commun qu’on retient immédiatement à l’écoute de ce premier album qui, par ailleurs, captive aussi par ses contrastes et sa fraîcheur.

Pierre Dulieu