Female Black Gospel
Put The Whole Armour On
Female Black Gospel
1940’s-1950’s coffret 2 cédés
Avant 1943, les femmes étaient déjà parties prenantes dans le domaine du gospel, comme chanteuses et même entrepreneuses, mais ce rôle, assez discret, fut décuplé après 1943, grâce à l’émergence, à côté des ‘majors’, d’une quantité phénoménale de petites compagnies de disques indépendantes qui se lancèrent à la chasse aux talents dans tous les domaines : jazz, blues…et gospel ! Dans ce dernier domaine (comme dans les autres) des milliers de nouveaux talents furent découverts, féminins ou masculins. Ces artistes eurent enfin accès aux studios d’enregistrement, parmi les femmes se distinguèrent des solistes, des groupes féminins, des groupes mixtes (hommes-femmes), des chorales, des évangélistes itinérantes, etc. La période 1940-1950 fut particulièrement féconde et c’est ce qu’illustre en 2 x 27 titres la compilation «Put The Whole Armour On». On y retrouve des solistes charismatiques comme Mahalia Jackson, Sister Rosetta Tharpe, Clara Ward, Bessie Griffin, Sallie Martin, Georgia Peach, Marie Knight et d’autres, des groupes prestigieux comme les Ward Singers, les Roberta Martin Singers, les Original Gospel Harmonettes, les Angelic Gospel Singers, etc. Sur des titres moins connus mais tout aussi excellentes comme A Traveler’s Tune de 1954 où Marie Knight (voix) et Sammy Price (piano) avec Panama Francis (batterie) marient joyeusement gospel et jazz comme le font Sallie Martin (voix) et un trio de jazz dans A Little Wooden Church. Il y a d’autres exemples. Blues et gospel font aussi bon ménage comme Sis. Bessie Griffin qui est avec Brownie McGhee (guitare) dan I’ve Got A Home Eternal In Heaven ou Marie Knight (voix) avec Larry Johnson (guitare) dans I Heard My Mother Pray etc. Outre les grandes pointures du gospel il y a aussi des artistes moins connues qui méritent largement cette mise à l’honneur comme Jo Ann Blackman avec I’ve Been In The Storm en tempo rapide ou les Booker Gospel Singers avec Get Away Sinner en medium, Mary Frazier avec When The Roll Is Called Up Yonder I’ll Be There, Sis. Emily Bram avec I Have a Friend Above All Others, Ernestine Washington dans God’s Amazing Grace avec l’orchestre du trompettiste de jazz Bunk Johnson et on pourrait allonger la liste sans problèmes, chacune des 54 faces mérite un éloge pour le plaisir d’écoute, on citera quand même encore Jesus I’ll Never Forget des Goldrock Gospel Singers (avec un tromboniste jazzy) ou Georgia Peach qui reprend un Negro Spiritual, Daniel Prayed In The Lion’s Den et en fait un gospel authentique (1). Une sélection d’enfer (oops !)
Robert Sacre
(1) Les Negro Spirituals s’inspirent en général de l’Ancien Testament ( la Bible) tandis que les Gospel Songs s’inspirent du Nouveau Testament (les Evangiles)