Hania Rani, Home
« Home, I feel like home ». Elle se sent bien, Hania Rani. L’esprit sain. Quand l’envie lui prend, Hania s’assoit au piano. Elle respire un bon coup, ferme les yeux et nous emmène dans son univers joli. Rien de puéril là-dedans, rassurez-vous. Cet univers a d’abord séduit Matthew Halsall, le patron du label mancunien Gondwana. Puis conquis un vaste public, lors de la sortie d’un premier album « Esja » enregistré en piano solo. Hania aurait pu se reposer sur les lauriers de ce succès. Reproduire à l’identique ce qui avait déjà si bien marché. Mais la rencontre avec le jeune trio de jazz polonais Immortal Onion a ouvert de nouvelles perspectives. L’idée de former à son tour son groupe est tentante. Alors Hania a débauché la section rythmique du trio, recomposé un nouveau répertoire d’une douceur déconcertante, qu’elle a enregistré « à la Berlinoise »… Se sont ajoutées au piano la rythmique rêveuse de ses deux nouveaux amis, quelques touches électroniques subtiles et, de temps à autre, sa voix fragile. On pense immanquablement aux derniers efforts de Kate Bush. Mélodies et émotion. Rien à rajouter, sinon que l’on tient sans doute ici l’un des albums essentiels de l’année.
Hania Rani en concert au Botanique (Bruxelles), le 24 mars 2021 (attention, nouvelle date!)
Yves «JB»Tassin