In a Silent Way : (Est)éthique

In a Silent Way : (Est)éthique

Mais quelle mouche a bien pu piquer Gwenaël Breës ? Tourner un documentaire musical (trente ans plus tard) sur un gars qui ne veut plus qu’on parle de lui, et tout ça sans avoir l’autorisation d’utiliser sa musique !

Par la force des choses – une interdiction via une lettre d’avocat pour seul échange avec son sujet – le réalisateur bruxellois a dû s’adapter. Et grâce à cela (plutôt qu’à cause de cela), son documentaire se démarque clairement des formats connus. Mieux qu’un documentaire musical classique, « In a Silent Way » devient alors un film qui traite de l’absence et du silence. Certain de son bon droit (« la perception que j’ai de sa musique ne lui appartient pas… »), Gwen nous entraîne avec son équipe et avec une pointe d’humour, sur les traces de Talk Talk. Où ils ont vécu, tourné des clips, enregistré, … leur absence (volontaire) ajoutant quelques lignes au mythe.

Film plus éthique qu’esthétique, « In a Silent Way » ravira sans doute davantage ceux qui découvrent Mark Hollis & Talk Talk que les fans à l’affût d’informations inédites. C’était pas le but et ça n’enlève rien à l’intérêt du film.

Gwenaël Breës
In a Silent Way
Dérives

« In a Silent Way » en salle, le 5 mai au Centre culturel de Couvin et le 24 mai au Cinémarche (Marche-en-Famenne).

«Trois soirées spéciales Film + Concert au KulturA (Liège, le 4 mai), au Petit Théâtre de la Grande Vie (Forzée, le 5 mai) et au Projection Room (Bruxelles, le 7 mai).

Retrouvez l’interview de Gwenaël Breës dans JazzMania.

Yves Tassin