Jean-Paul Estiévenart, Behind The Darkness

Jean-Paul Estiévenart, Behind The Darkness

Jean-Paul Estiévenart, Behind The Darkness

IGLOO RECORDS

Jean-Paul Estiévenart est, sans conteste, le trompettiste le plus sollicité de la scène belge : il participe à une vingtaine de formations différentes et les albums se sont multipliés : “New Field” avec le LG Jazz Collective,” Black Rainbow” avec Lorenzo Di Maio, “U Turn” avec F. Graceffa, “Urbex” avec Antoine Pierre, “Melys in Diotta” avec Manolo Cabras, mais aussi “Odyssée 14” avec Rêve d’Eléphant Orchestra et double album MikMâäk. Son spectre esthétique n’a cessé de s’élargir. “Django d’or” en 2006, il a aussi croisé la route de grands noms de la scène internationale : l’Italien Enrico Pieranunzi, l’Espagnol Perico Sambeat, le Britannique Logan Richardson ou l’Américain Joe Lovano. Pourtant, à ce jour, à part “Four In One” cosigné, il y a plusieurs années, avec Lorenzo Di Maio, il n’avait encore enregistré qu’un album personnel, “Wanted” (WERF 2013), dans une formule audacieuse : un trio sans piano ou guitare. Pour ce faire, il faut pouvoir compter sur une rythmique omniprésente, capable à la fois d’assurer une pulsion rythmique inextinguible comme de dialoguer avec le soliste. Voici qu’il récidive avec “Behind The Darkness”, un titre à double signification : “la première, dit-il, fait référence à mon enfance animée par la curiosité de découvrir ce qui se dissimulait derrière les terrils de charbon qui furent mon terrain de jeu durant des années. La seconde figure les moments de noirceur que l’homme rencontre au cours de sa vie, dans sa quête de l’inaccessible perfection“.

Pour ce nouvel album, il retrouve Sam Gerstmans à la contrebasse et Antoine Pierre à la batterie : une complicité absolue. Au répertoire, 11 compositions originales, dont trois courts titres improvisés (Quadruplets, Fenêtre et Café Yuka avec chant d’oiseau), une d’Antoine Pierre (Lost End) et ce Miyako que Wayne Shorter a composé pour l’album Schizophrenia. Une belle alternance entre lyrisme mélodique gorgé d’émotion (Simple Mind, MOA, Miyako, Deep Heart avec trompette bouchée) et tempo enlevé, volontiers avec motifs obsessionnels (Blade Runner, Behind In The Darkness avec sonorité de trompette dédoublée), ou encore une référence davantage bop : Asphalt, avec, au ténor, Steven Delannoye que Jean-Paul a croisé au sein de LG Jazz Collective, Urbex ou dans un récent quartet avec Bert Cools. Bref un vrai mélange de sentiments (Mixed Feelings), avec parfois des effets de trompette dédoublée (Equilibre) et toujours, une pulsion rythmique implacable : écoutez les intros batterie-contrebasse de Lost End ou Deep Heart ou le solo de contrebasse sur Mixed Feelings.

Claude Loxhay

 

Concerts

2 décembre: Liège, L’An VERT

3 décembre: Bruxelles, Cellule 133