Jeff Herr, Manifesto

Jeff Herr, Manifesto

Jeff Herr Corporation, feat. Adam Rogers

Manisfesto

Fondé en 2003, Jeff Herr Corporation est un trio dirigé par le batteur luxembourgeois Jeff Herr. Né en 1980, Jeff Herr a poursuivi ses études au Conservatoire de Luxembourg puis de Maastricht. Il a côtoyé le guitariste Greg Lamy et le vibraphoniste Pascal Schumacher. Avec son trio Corporation, il a déjà enregistré Layer Cake en 2014 pour Igloo et participé au Gaume Jazz Festival. Au sein de ce trio, on retrouve le saxophoniste Maxime Bender qui a poursuivi ses études à Cologne et a notamment enregistré Universal Sky, avec Manu Codjia (guitare), Jean Yves Jung (orgue) et Jérôme Klein (batterie) ainsi que Fellowship avec, en invité, le saxophoniste américain Donny Mc Caslin. Quant au contrebassiste Laurent Payfert, il a étudié au Conservatoire de Metz et enregistré avec Loris Binot et, en quartet, a gravé l’album Danse sucrée. Le répertoire est constitué de six compositions du leader auxquelles s’ajoutent la composition collective Merry-go-round et Same Girl du chanteur Randy Newman, titre sur lequel les paroles sont déclamées en “spoken words” par Lata Gouveia, chanteur qui est passé par New York et Londres, avant de se fixer au Luxembourg. Enfin, sur trois titres, les plus longs, soit On My Own, Moon Glow et Manifesto, le guitariste américain Adam Rogers se joint au trio. Après avoir eu John Scofield comme modèle, Adam Rogers a collaboré avec Michael et Randy Brecker, David Binney, Chris Potter mais aussi Norah Jones. Son jeu très mélodique est d’un apport précieux pour le trio. Avec une sonorité qui évoque celle de Daniel Erdmann, Maxime Bender allie lyrisme mélodique (On My Own) et sens du tempo (Manifesto). De son côté, Laurent Payfert fait preuve, à la contrebasse, d’une belle sonorité, solide et franche, ce qui se manifeste notamment lors des belles intros de Résistance, Merry-go-round et On My Own. Déjà pour Layer Cake, la critique avait souligné le sens du groove de Jeff Herr, son énergie à caractère rock. Personnellement, je trouve que son drive puissant s’appuie trop souvent sur des motifs répétitifs, comme dans le drum’n bass, et un usage abusif du tambourin à cymbalettes (sans doute un “click hi-hat tambourine fixé sur le charleston ?), des traits qui proviennent peut-être des expériences funk ou soul du batteur.
Claude Loxhay