Laurent Rochelle – Prima Kanta : 7 variations sur le TAO

Laurent Rochelle – Prima Kanta : 7 variations sur le TAO

Les disques Linoleum / Inouïe distribution

Écrite à la base pour un trio piano / vibraphone / clarinette, la musique des « 7 variations sur le TAO » était destinée à la base à accompagner un travail du photographe Pierre Meyer, « Pyrénées montagne magique », conçu pour un spectacle de photo-concert. Quelques-unes de ces photos se trouvent d’ailleurs dans le livret intérieur du disque. En doublant la mise sous le patronyme Prima Kanta (harpe, violon et voix s’ajoutent), Laurent Rochelle trace une nouvelle voie pour ses compositions, qu’il espère voir cette fois accompagner un spectacle de danse. Et pourquoi pas ? C’est vrai que cette musique s’y prêterait très bien… En attendant, il faudra se contenter des sons gravés dans les sillons, ce qui n’est déjà pas mal du tout. Pas d’image, hormis l’image-inaire, pas de corps dansant sinon le nôtre. La musique du clarinettiste (au jeu expressif) repose ici sur des thématiques. A l’hypercentre du propos, il y a la philosophie chinoise née du Taoïsme, dont les structures reposent sur la liberté des individus en communion avec la nature. Sept variations accessibles (plus une conclusion sous la forme d’un rassemblement), sept évolutions dans le cheminement d’une vie (de l’éveil à l’accomplissement). Cette musique s’inspire également de celles des compositeurs minimalistes, en particulier Terry Riley et son légendaire « In C », une alchimie sonore dont les répétitions font l’effet d’une mise sous hypnose. Une opération quasi mathématique où chaque musicien apporte librement sa touche à l’édifice qui, peu à peu, atteint l’uni-son. Un travail parfaitement accompli ici, et qui n’est pas sans rappeler les magnifiques moments suspendus que nous propose épisodiquement Nik Bärtsch.

Yves «JB» Tassin