Luumu : Elephant Love Song

Luumu : Elephant Love Song

Tourbo Music

Décidemment la Suisse nous fait parvenir de bien belles choses ces derniers mois (Yumi Ito, Wolkenpark…). C’est à nouveau le cas avec Luumu, un trio fondamentalement mené par la chanteuse, pianiste, compositrice et productrice Adina Friis. A ses côtés se placent Simon Iten (contrebasse, synthés) et Andy Schelker (batterie, glockenspiel) ainsi que des invités : un backing vocaliste, quatre cuivres et quatre cordes. Le décor sonore est planté et si je vous signale que la couleur verte est omniprésente sur la pochette, vous en déduirez certainement que leur musique doit comporter un côté pastoral. Et vous serez dans le bon. Aux premières écoutes, c’est quelque peu à l’univers de Kate Bush que j’ai pensé. A condition d’enlever le côté parfois imposant de la musique de cette icône. L’album s’ouvre sur le délicat et orienté classique spirituel « All That’s Left » où la voix douce, claire de la chanteuse est simplement accompagnée du piano, de la flute et de quelques chœurs. La tonalité, l’univers des chansons est déjà bien en place. La musique s’amplifie quelque peu sur « Castle » où les cuivres et les cordes font leur apparition. Le côté bucolique, quelque peu folk pop lumineux à l’anglaise, se maintient sur le magnifique « Tell You a Story ». « Crossfades » évolue dans une ambiance cabaret intimiste sur laquelle trombone et notes aigues du piano font des merveilles. S’ensuit « Fragments », une ravissante ballade au captivant refrain avec toujours cette voix magnifique et une belle complicité entre le piano et les cordes. Le sommet de ce disque selon mes affinités, je ne m’en lasse pas. Elle propose pour suivre une petite valse avec ses brins de fantaisie « Circle of Existence ». Les quatre dernières chansons reprendront tous les éléments décrits ci-dessus. Nous resterons dans la délicatesse et sous le charme vocal d’Adina jusqu’à la note finale. Luumu s’inscrit dans un univers singulier, feutré, ni jazz, ni pop, ni classique, encore moins rock mais il se démarque des styles, en frôle beaucoup et s’engage sur des voies quelque peu déroutantes. Mais toujours captivantes. Superbe découverte.

Claudy Jalet