Marcel Kanche : Un nid
Des hautes négligences / L’autre distribution
Marcel Kanche est un K à part dans la chanson française. Tenez, ces mots en ouverture : « J’aurais pu mourir à Woodstock dans les bras d’une héroïne, charger la mule, changer de corps, chercher le néant. » Le décor se trouve planté, avec un texte que Bashung aurait apprécié. Comme d’autres chansons sans doute, puisque Bashung et K en ont longuement discuté, « sans que rien n’arrive, si ce n’est de longs échanges amicaux autour d’un thermos de café. » Rien qui ne fut posé sur la cire. Bashung, d’accord, mais on pense aussi à sa descendance, Bertrand Belin, remercié ici pour le texte offert, « Figure ». Ou encore à Manset (« Maison brûlée » aurait pu prendre place dans « La mort d’Orion »), lui aussi peu délégant, s’occupant de tout, y compris de la magnifique photo que l’on retrouve sur la pochette. Avant tout, Marcel Kanche reste fidèle au chemin choisi, aux textes sombres dont il pose les mots un à un sur une partition adagio, murmurés au bout d’un souffle défaillant. Qu’importent ceux qui l’entourent et le soutiennent, sa voie est tracée, poétique, lourde de sens, d’une beauté navrante. Marcel Kanche nous invite à le suivre su ce chemin… et on le suit.
Retrouvez Marcel Kanche en interview dans JazzMania ce mercredi.