Mark Lettieri : Deep : The Baritone Sessions vol. 2

Mark Lettieri : Deep : The Baritone Sessions vol. 2

Leopard / Suburban

Bien qu’originaire de San Francisco, c’est en étudiant au Texas que Mark Lettieri va se diriger vers la musique. En 2008, il rejoint l’imposant groupe de jazz, world, pop Snarky Puppy dans lequel il se distingue en obtenant de nombreux Awards. Sa renommée est telle qu’il en devient aussi un session man très demandé. La liste de ses prestations derrière d’autres noms est énorme mais épinglons, pour montrer l’étendue des genres, David Crosby, the Jacksons, Erykah Badu, Eminem ou 50 Cent ! Et outre sa participation aux albums de Snarky Pupy, il compose, produit, enseigne de son côté.

Ceci est déjà son sixième album solo. A seulement 36 ans. Mark Lettieri est considéré comme un des meilleurs joueurs de guitare baryton. Cette guitare a la particularité de posséder une sonorité plus grave qu’une guitare électrique normale. Elle se situe entre guitare et basse et m’a évoqué le son du groupe anglais des eighties Level 42 ! Et elle donne le ton à l’entièreté des titres de cet album qui se situe dans un funky jazz rock instrumental imposant sur lequel elle reçoit le soutien de synthés, vocoder, orgue Hammond B3, minimoog, mellotron, batterie … Et sur un titre d’une pedal steel guitar ! (« Blue Straggler »). Connu comme il est, il se voit évidemment vite épaulé par quelques grosses pointures dont des membres de Snarky Puppy mais aussi la section de cuivres des Philthy Hornz incluant Phillip Lassister (Prince), le guitariste Steve Lukather (Toto), le batteur Adam Deitch (John Scofield) et quelques autres. Crise sanitaire oblige, chacun a joué sa partition « à la maison » et l’a mise lui-même en boîte. Alors, des enregistrements issus de Nashville, Denver, Los Angeles et d’autres lieux lui sont parvenus et Mark s’est occupé de l’assemblage et de la production. En général la formule trio ou quartet a été privilégiée. Seul le plus soul « Star Catchers » voit un imposant groupe réunissant neuf musiciens tandis que la plage finale « Sublight » est uniquement jouée par une guitare acoustique et une caisse claire. Un zeste de fingerpicking, un au revoir tout en douceur. Cela nous change de la puissance du reste avec sa débauche de virtuosité. Mais qui possède malgré toutes ces notes, toutes ces envolées, toute cette maîtrise, de la mélodie et une certaine chaleur.

Claudy Jalet