Matt Ridley : The Antidote

Matt Ridley : The Antidote

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Le tout frais quarantenaire Matt Ridley est devenu un des contrebassistes les plus sollicités dans le monde du jazz britannique. A côté de cette intense activité de sideman, il nous présente son troisième album solo. Après le très varié « Thymos » en trio (2013) et le plus classique « Metta » (2016) en quartet, voici « The Antidote » enregistré en quintet, entouré de certains des jeunes jazzmen anglais les plus prometteurs (Alex Hitchcock au sax ténor, Ant Law à la guitare, Tom Thewson aux claviers et Marc Michel à la batterie). Ce nouvel enregistrement (gravé avant la pandémie, contrairement à ce que le titre pourrait faire penser) nous emmène vers un jazz plus écrit. Les solos sont bien présents, mais pas très longs et ils sont bien intégrés dans les compositions, ce qui donne une force de vrai groupe à ce projet. Un jazz plus contemporain, avec des ambiances qui vont du feutré, voire du mélancolique, à des rythmes plus percutants et des sonorités parfois plus rock (présence de la guitare). Le tout avec une volonté constante de privilégier la mélodie. Toutes les compositions sont de la plume de Matt Ridley, à l’exception de « Infant Eyes », un classique de Wayne Shorter (album « Speak no Evil »). Cet « Infant Eyes » (beaucoup plus court que l’original) sert un peu de trait d’union entre les quatre premières compositions et une longue suite (plus de vingt minutes), divisée en quatre parties, plus rythmée avec de brillantes interventions d’Alex Hitchcock, Ant Law et de Matt Ridley. Une belle et intelligente conversation musicale entre des interprètes de haut niveau, avec une volonté de privilégier le collectif.

Sergio Liberati