Michael Mayo : Bones
Mack Avenue / New Arts International
Michael Mayo est un jeune compositeur / chanteur américain, de 28 ans, doté d’une superbe voix qu’il met au service de chansons soul jazz, un peu rythm’n blues, douces, très calmes, mais aussi très sirupeuses. Ce premier album à la production impeccable nous emmène dans un univers où la voix bénéfice d’une mise en valeur constante. Avec tout ce qui est permis comme effets, à savoir dédoublement du chant, beat box ou couches d’harmonies superposées. Toutes les chansons baignent dans le même canevas, dans une ambiance bien propre, lisse, classieuse, chic. On n’est que rarement surpris, l’ensemble est tellement feutré que tout s’écoule sans la moindre secousse et que l’écoute des onze titres, sans pause, en devient vite fastidieuse. L’omniprésence de cette voix qui murmure, vocalise dans un registre, disons-le, endormant au bout de quelques titres, en devient un handicap. Le groupe qui l’accompagne fait la part belle aux synthés, aux programmations, à un bassiste et un batteur. Parfois, une guitare se rajoute mais elle sert, comme les autres instruments, à soutenir discrètement le « show vocal » de Mayo. Qui est donc susceptible de succomber à cet album ? Je ne vois guère que les afficionados de Steely Dan (uniquement pour le registre musical et quand ils évoluent dans la douceur) ou de Bobby Mc Ferrin. Toutes proportions gardées. J’ai vainement cherché un titre suffisamment catchy pour propulser cette voix vers un large public mais j’ai dû me résigner à la constatation qu’aucune ne possédait la dose d’envoûtement nécessaire. Cet album est juste un exercice de pure démonstration d’un savoir-faire. Sorry.