Ozma, Welcome Home

Ozma, Welcome Home

Ozma, Welcome Home

CRISTAL RECORDS

Il y a tout d’abord le contenant qui interpelle : sur la pochette du cédé, on peut apprécier la chute de vélo d’une nana qui se rétame lamentablement dans une clôture de jardin… Ensuite nous avons ce patronyme, « Ozma », tiré d’un projet tout aussi loufoque que la NASA a mené en 1960, à grands coups de dollars abandonnés dans le désert du Nevada, où quelques savants fous pensaient pouvoir enregistrer des messages extra-terrestres au moyen d’une gigantesque antenne radio télescopique… Mais plus sérieusement, Ozma c’est (redevenu) un quintet strasbourgeois dont l’ensemble des compositions sont signées par la paire rythmique (Edouard Séro-Guillaume / Stéphane Scharlé), ce qui impacte inévitablement sa musique, nerveuse et généreuse.

« Welcome Home » (un titre choisi en clin d’œil aux incessantes tournées réalisées aux quatre coins du Monde et/ou pour fêter le retour du tromboniste Guillaume Nuss au sein de la formation ?) est déjà le sixième album du groupe qui délaisse peu à peu le jazz funk pour s’orienter vers des contrées bien plus aventureuses. Et en effet on peut parler d’album patchwork… Au hasard des lectures, on y trouve des mélodies entêtantes (Krefeld mon amour), une fanfare déjantée qui donne la réplique à une guitare bill frisellienne (Electric Lament) ou encore un thème répétitif qui aurait pu être composé par Philip Glass lui-même (Magnus Effect). 

Mais le quintet se souvient aussi de ses racines : le rock pointe bien souvent le bout de sa banane, ce qui donne lieu à de belles envolées lyriques (le redoutable Goldi Boldi) voire à des incursions dans le métal en fusion (My Favorite Regret)… Les moments d’accalmie quant à eux (Flat Tire At Durban Market) sont plutôt rares… Qu’importe, rien ne dénote : contrairement à la jolie cycliste qui embellit la pochette, Ozma a trouvé avec ce « Welcome Home » jubilatoire, un bel équilibre qui force l’enthousiasme…

Joseph « YT » Boulier