Roy Ayers + Theo Croker au Reflektor (Liège, 14/05/22)
C’est peu de le dire, à 81 ans, Roy Ayers ne tient plus la forme… Armé d’une canne qui lui permet de se déplacer (difficilement) et soutenu (au sens propre et figuré) par ses musiciens / infirmiers, l’homme tenait néanmoins debout et a offert à un public déchaîné, une prestation que l’on n’est pas prêts d’oublier ! Car si les jambes (la voix aussi…) flanchent, Roy Ayers peut se prévaloir d’un tel passé (période Ubiquity dans les 70’s bien évidemment) que sa seule présence a suffi pour soulever l’enthousiasme. A vrai dire, ce sont ses musiciens (et quels musiciens !) qui assurent. La machine est rodée, ça tourne au quart d’heure par titre et on en redemande, en souhaitant que l’énergie que lui donne son public maintienne Roy Ayers en vie encore très longtemps.
Roy Ayers aurait sans doute aimé rester plus longtemps avec nous, mais c’est festival et il fallait faire place au génie new-yorkais Theo Croker, le « renouveau du jazz américain ». Quand les albums de Roy Ayers sont sortis dans les années septante, Croker n’était pas né. Sans doute submergé par le manque de respect qui le caractérise, le génial trompettiste s’est permis de nous faire poireauter une bonne heure. Pas grave quand on boit une bière entre amis dehors, nettement plus embêtant pour ceux qui ont un bus ou un train à prendre. Le gars n’en a cure… Pas de mot d’excuse. Alors, il a planté sa royale trompette devant son royal micro et a déversé sa royale mixture prétentieuse sur nous. Pas longtemps : nous sommes retourné boire une bière car on avait mieux à faire.
Relisez l’interview de Theo Croker dans JazzMania.