Samuel Blaser : Routes
Lorsque Samuel Blaser est né, lors de l’été 1981, le reggae entamait alors une longue descente vers le déclin. Encore aujourd’hui, on parle de sa glorieuse période « roots » (les années 70) précédée d’une décennie ska moins médiatisée internationalement, mais néanmoins très vivante en Jamaïque. Si le rock n’a pas eu à trop souffrir de la perte de son roi (déchu) Elvis, il n’en ira pas de même en ce qui concerne le reggae qui n’a jamais pu digérer la disparition de sa figure emblématique, Bob Marley, au printemps… 1981. Cette longue introduction me semblait nécessaire, même si je peux comprendre que vous puissiez vous demander où je souhaite précisément vous emmener. On y vient…
« Routes », le nouvel album de Samuel Blaser, s’inspire des musiques jamaïcaines qui ont précédé la naissance du tromboniste suisse. Plus particulièrement celle de Don Drummond, un tromboniste lui aussi issu du jazz. Il a fait partie des légendaires Skatalites avant de mourir en 1969, à l’âge de 37 ans, dans des circonstances pour le moins douteuses. Don Drummond a croisé la route d’une autre légende de l’île, le producteur / musicien Lee « Scratch » Perry, actif ici sur deux titres de l’album qu’il a enregistrés quelques semaines avant de décéder…
Alors ces « Routes » ? Tracées à même le sol fumeux de Kingston ? Ou bien orientées vers les contrées bleues du jazz ? Clairement, l’option 1 ! Le reggae, le ska et même une touche de dub colorient les 10 titres de cet album festif, cuivré et cadencé comme là-bas. Que l’amateur de jazz ne s’en effraye pas. Les ponts entre jazz et musiques jamaïcaines existent, ils sont empruntables. Il pourrait même être agréablement surpris !
Samuel Blaser accompagnera Manuel Hermia au sein de son « Freetet » au Gaume Jazz, le vendredi 11 août.