Sarah Lancman, Parisienne

Sarah Lancman, Parisienne

Sarah Lancman,

Parisienne 

JAZZ ELEVEN

La petite trentaine et déjà à son quatrième album, la pianiste-chanteuse Sarah Lancman sort « Parisienne ». Parisienne, elle l’est de naissance, elle y fait ses études de piano classique au Conservatoire, puis un stage à la Bill Evans Piano Academy semble déterminer son parcours. Ensuite vient le chant qui l’amène à participer à l’ « International Shure Vocal Festival » à Montreux où sous la présidence de Quincy Jones, elle obtient le premier prix. Sur son nouvel album, un trio piano-basse-batterie, eux aussi des chanteurs en fait : dans l’ordre, Giovanni Mirabassi – ce n’est pas pour rien qu’il a sorti « Canto piano » et qu’il accompagne Jeanne Cherhal et d’autres –, Laurent Vernerey – partenaire de Camille, Carla Bruni, Benjamin Biolay, Claude Nougaro etc…- et Stéphane Huchard – caresseur de peaux et aussi chanteur, rappelez-vous le superbe « Tranches de tronches » avec d’ailleurs Laurent Vernerey. Ajoutez-y deux invités à l’oreille tout aussi pointue : Pierrick Pedron au sax-alto, et Marc Berthoumieux à l’accordéon, « Parisienne », bien sûr. Les compositions de Sarah Lancman, paroles et musique, parlent essentiellement d’amour, en français ou en anglais, et les deux reprises sont dans la même veine sentimentale : Parce Que d’Aznavour et L’Hymne à l’Amour d’Edith Piaf : « J’ai du mal à écrire autre chose que des chansons d’amour » avoue-t-elle. La très jolie voix, claire et profonde, de Sarah Lancman sert des thèmes bien construits où on trouve parfois une ambiance à la Michel Legrand, sans doute le côté cinématographique qui fait sonner ses textes comme des dialogues. Que dire de l’accompagnement sinon qu’il se fond à merveille dans l’esprit des compositions, que Mirabassi y est au sommet de son lyrisme chantant, que la basse de Laurent Vernerey propose des instants de délicatesse magique et que Stéphane Huchard fait vibrer les toms comme dans une histoire amoureuse. Un très bel album, une chanteuse à découvrir au plus vite.

Jean-Pierre Goffin