Sumrra : 7 Visions

Sumrra : 7 Visions

Clermont Music / Xango Music Distribution

Après vingt années d’existence, le trio espagnol (de Galice plus précisément) publie son septième album à la pochette inspirée par la science-fiction, le post-apocalyptique. Comme en référent les thèmes d’inspirations : Ra, la première étoile, la source de toutes vies, le big bang, des réflexions sur la formation de la Terre et notre éternelle position dans la « périphérie universelle ». Quand ce n’est pas la danse des forces de la gravité qui est évoquée ! Comme la musique du groupe est instrumentale, libre cours à votre imagination, mais vous avez des directions, des clés. Le trio est formé du pianiste Manuel Gutierrez, du contrebassiste Xacobe Martinez Antelo et du batteur Lar Legido. Il joue un jazz contemporain qui semble puiser son inspiration dans le même canevas pour les sept titres (oui, le sept est souvent évoqué !). Ce seront les effets qui démarqueront, surtout les sonorités : l’utilisation de pédales pour la contrebasse, jusqu’à la faire sonner comme désaccordée et beaucoup d’inventivité de la part du batteur. Le pianiste proposant la mélodie, parfois avec des similitudes évidentes entre certaines d’entre elles. Tout commence cependant de façon magistrale avec « Ra » qui s’inscrit dans la mouvance Univers Zero / Magma, certes en moins imposant, avec ce jazz contemporain et sa très efficace ligne mélodique. Suivant les titres, chaque instrumentiste est mis en avant, puis les surprises s’estompent quelque peu. Jusqu’à « As forzas gravitatorias » et « 13.700 millons de anos despois » soutenus par des bruitages industriels et qui impriment réellement le style du groupe : un piano qui joue souvent dans les aigus et une section rythmique qui ose l’expérimentation et rend l’ensemble captivant. Le tout se termine dans la densité de « O espazo interior ». Un album qui se décline entre le conventionnel, les audaces fournies par la section rythmique et la limpidité du piano. Pas essentiel sur l’entièreté mais les titres nommés dans cette chronique sont vraiment passionnants.

Claudy Jalet