Van Herzeele – Favre – Vilayleck, Gratitude III

Van Herzeele – Favre – Vilayleck, Gratitude III

Jeroen Van Herzeele – Louis Favre – Alfred Vilayleck,

Gratitude III

MERCURY

Le Gratitude Trio s’est créé en 2010, lors du Brussels Jazz Marathon, à l’occasion d’une carte blanche offerte au batteur Louis Favre. Au sein du trio, outre Louis Favre qu’on avait pu découvrir sur la scène jazz, en quartet avec Steven Delannoye (saxophone ténor) et en trio avec Adrien Volant (trompette) mais aussi aux côtés de Selah Sue, on retrouve Jeroen Van Herzeele et Alfred Vilayleck. Membre de toutes les aventures de Mâäk, depuis le début (album “Mâäk Spirit Live” en 1998) jusqu’à “MwSOUL” en 2017, Jeroen a aussi beaucoup joué et enregistré avec Peter Hertmans (guitare), que ce soit à son nom, en trio avec Stéphane Galland (“At The Crossroads”) ou au sein d’un quartet avec Sal La Rocca (contrebasse) et Jan De Haas (batterie) pour “Ode For Joe” (soit Joe Henderson dont le quartet reprend de nombreux titres) puis “Caribbean Fire Dance”. Il fait aussi partie de MikMâäk, du nouveau groupe de Sal La Rocca et fut le leader d’un excellent quartet avec Fabian Fiorini au piano (“Da Mo” en 2009). Membre du collectif KOA de Montpellier, Alfred Vilayleck (basse électrique) est membre du quartet Melquiades et a côtoyé Julien Lourau (saxophones) comme Serge Lazarevitch (guitare). Le trio Gratitude, dont le nom provient d’une composition de Jeroen qui figure notamment sur l’album “Buenaventura” de Mâäk, avait déjà enregistré un premier album en 2012 pour le label El Negocito puis un deuxième intitulé “Alive” en 2015. Pour ce “Gratitude III”, on retrouve les déchaînements post-coltraniens du ténor (la composition Xin Yi avec un motif obsédant de la basse électrique, La Danse des souris avec son rythme virevoltant, The True Greatness Of Spirit II sur fond de clochettes), les envolées incisives du soprano (Gifle 3, en forme de coup de poing), mais aussi, et c’est nouveau, un recours fréquent à l’EWI (Electronic Wind Instrument) qui module des sons synthétiques. Assez utilisé dans les années 1980 notamment par Michael Brecker, l’EWI avait un peu disparu par la suite mais il fait un retour en force ces derniers temps, que ce soit avec Bo Van Der Werf (Songbook Of Changes) ou Andrew Claes au sein du groupe BRZZVLL. Par rapport aux deux albums précédents, la nouveauté est cet emploi de l’EWI, avec des sonorités proches d’un synthé, comme sur Drum’n Bass, avec une rythmique très obsédante et des effets de voix de Louis Favre pour déboucher ensuite sur une envolée du ténor, sur I Love You Too après une intro de basse ou sur The True Greatness Of Spirit I avec des effets très atmosphériques. Le trio vient de participer au JazzTour, du 20 avril au 5 mai.

Claude Loxhay