Johnny Rawls, Tiger In A Cage

Johnny Rawls, Tiger In A Cage

Johnny Rawls, Tiger In A Cage

(CATFOOD RECORDS)

Chanteur charismatique, Johnny Rawls a un fameux péedigrée : né à Columbia, dans le Mississipi, et élevé à Purvis, puis à Gulfport, il accompagnait les artistes de passage dans son patelin alors qu’il n’était encore qu’un lycéen. Engagé à 20 ans comme chef d’orchestre par O.V.Wright, à la mort de celui-ci, il maintient l’orchestre qui accompagna Little Johnny Taylor et de nombreux autres chanteurs de soul de la “Chittlin’ Circuit”. En 1985, il commence à tourner sous son propre nom. En 1987, il enregistre ainsi des albums pour Rooster Records, J.S.P. Records et, depuis 2005, pour Catfood Records. On se souviendra, entre autres de Soul Survivor (2012), de Remembering O.V.  gravé en 2013 en hommage à O.V.Wright et de Soul Brothers gravé en 2015, en duo avec Otis Clay. Dans ce nouvel opus, on baigne en permanence dans un R&B soft et de bon aloi, mais aussi dans une soul typique pour Memphis, avec une section de cuivres  percutante (The Rays) et une section rythmique très funky. Le répertoire de l’album est composé de trois reprises et neuf compositions originales de Johnny Rawls (seul ou en association), avec un seul titre soul (The Iveys,  Tiger In Cage), qui raconte la destin brisé d’un jeune noir  de 19 ans, mis en prison : un thème d’une brulante actualité Outre-Atlantique. De nombreuses compositions sont autobiographiques : Born To The Blues ou encore cette version “rafraichie” et plaisamment R&B de Red Cadillac, les bien enlevés Every Woman Needs A Working Man, Lucy et Keep It Loose, interprétés par un guitariste efficace et percutant, en la personne de Johnny McGhee. Il y a aussi la jolie ballade Reckless Heart.  Par ailleurs, Johnny Rawls s’en donne à cœur joie dans l’interprétation des reprises comme Having A Party de  Sam Cooke. On notera aussi un superbe solo de trombone de Robert Claiborne pour une version uptempo de Your Love Is Lifting Me, de Jackie Wilson, ainsi que dans Beast Of Burden des Rolling Stones. Enfin, il y a aussi la participation exceptionnelle d’Eden Brent pour un duo vocal avec Rawls sur Southern  Honey, avec cordes et accordéon. On regrettera juste qu’Eden n’y joue pas du piano, instrument sur lequel elle “déchire grave” !

Robert Sacre