Hermia-Mohy-Gerstmans, The Love Songs

Hermia-Mohy-Gerstmans, The Love Songs

Manu Hermia-Pascal Mohy-Sam Gerstmans,

The Love Songs

JAZZ AVATARS

Ces dernières années, on a surtout entendu Manuel Hermia dans des contextes libertaires, proches du free jazz: son trio, avec Manolo Cabras et Joao Lobo (album “Austerity…And What About Rage), trio avec les Français Valentin Ceccaldi (cello) et Sylvain Darrifourcq (batterie) pour l’album “God At The Casino”, Orchestra Nazionale della luna, avec le claviériste finlandais Kari Ikonen, le contrebassiste français Sébastien Boisseau et Teun Verbruggen à la batterie. Mais il ne faut pas oublier sa passion pour les classiques avec son quintet en compagnie de Jean-Paul Estiévenart (trompette) et cet album d’approche du jazz pour les enfants : “Jazz For Kids”. “Ce projet de “The Love Songs est apparu comme une envie naturelle, d’une part, de renouer avec les belles mélodies et harmonies des standards du jazz, d’autre part, d’enregistrer un album de jazz qui ait la même douceur que ce que j’avais approché avec mon projet “Le Murmure de l’Orient” en musique du monde… L’envie était là depuis longtemps. Et puis, le projet Jazz for Kids, avec Sam Gerstmans et Pascal Mohy, nous a permis de passer beaucoup de temps ensemble, et ce projet de “The Love Songs” s’est soudain posé comme une évidence.” (Hermia). Cet album “qui sortira pour la Saint-Valentin” permet donc au saxophoniste liégeois de retrouver ses complices de Jazz for Kids. Soit, Pascal Mohy qui vient d’enregistrer “7/7” avec Steve et Greg Houben et, auparavant “Shifted” avec Sal La Rocca, “Greg Houben Quartet meets Pierrick Pedron”, a accompagné Mélanie De Biasio comme Maxime Blésin, a enregistré “Autumn 08”, en trio avec Sal La Rocca et Joost Van Schaik. Mais aussi Sam Gerstmans qui a enregistré, en autres, “Positive” avec Michel Herr, “Behind The Darkness” au sein du trio de Jean-Paul Estiévenart, “How Deep Is The Ocean” avec Greg Houben, “Horizons” avec Fred Delplancq. Un trio tout en douceur, sans batterie, tout entier dévolu au charme de la mélodie, mais dont émane un vrai sens du swing. C’est aussi une manière de revisiter l’histoire du jazz. Au répertoire, un classique de Mal Waldron, ce Soul Eyes qu’ont joué Stan Getz comme David Murray, une composition de Manu (I Aim You) et puis, six grands standards, de vrais Love Songs que les grands noms du jazz ont interprété : Like Someone In Love qu’ont joué Chet Baker comme John Coltrane, The Nearness Of You (Louis Armstrong comme Brad Mehldau), I Fall In Love Too Easy (Chet, Lee Konitz), You Don’t Know What Love Is (Sonny Rollins, John Coltrane), Stella By Starlight (Miles Davis, Stan Getz), A Kiss To Build A Dream On You (Armstrong). Manu passe d’un ténor tout en velours (Soul Eyes, par exemple) à un alto tout en rondeur (Stella By Starlight). Pascal Mohy adopte un jeu tout en délicatesse et Sam Gerstmans un jeu très mélodique. Comme l’indique la pochette: “back to the heart of jazz”.

Claude Loxhay

 

Concerts

6 mars, Bruxelles, Jazz Station

15 mars, Liège, L’An Vert