38e Gaume Jazz Festival (12-13-14/08/22)
Il va pleuvoir des cordes ! (enfin, celles qui font de la musique !)
Le Gaume Jazz, ce sont des créations et de multiples expressions du jazz : « Il faut éclater la bulle, démystifier les écoutes, passer du manouche à l’électro » dit Jean-Pierre Bissot. Ce sera une nouvelle fois le cas et l’occasion de découvrir des musiques venues d’ailleurs et d’ici, d’alors et d’aujourd’hui. Des créations et une thématique originale : « cordes en folie ! »
Fabrice Alleman sonne trois fois…
Fabrice Alleman « Together in Spirit » : trois nouveaux projets sur trois soirées
« Lors du Gaume Jazz 2021, Jean-Pierre Bissot m’a demandé de réfléchir à des projets pour 2022. Mon idée de départ a été de rassembler des gens autour de trois manières d’envisager la musique, de réfléchir à l’importance de la musique dans le monde. J’ai élaboré trois projets différents et Jean-Pierre m’a dit qu’il prenait les trois ! » Rassemblés sous le titre « Together in Spirit », les trois projets seront présentés au festival.
Vendredi 12 : « Chet’s Spirit »
« Chet a été le gourou de mon père, tout comme Lennie Tristano ou Thelonious Monk. J’ai parlé du projet à Philip Catherine et Jean-Louis Rassinfosse. Il ne s’agit pas de reprendre des morceaux joués par Chet, mais plutôt de s’inspirer de son monde au départ de mélodies simples dans lesquelles il n’y aurait d’autre engagement que le plaisir de la musique. »
Samedi 13 : « NOW »
« Ce sera un projet qui tourne autour des musiques actuelles avec des thèmes d’aujourd’hui comme le climat, la diversité, l’importance du corps… Il y aura une série de textes écrits pour l’occasion que nous explorerons lors de la résidence. Ça parle de la peur, de l’engagement et de tas de thèmes d’aujourd’hui. Pour cette musique, je retrouve Reggie Washington que j’avais invité sur « Obviously » et qui m’a rendu la pareille pour son album « Vintage New Music ». Il y a aussi Gene Lake qui est un des fidèles de Reggie, le guitariste entre rock et jazz Diego Di Vito, Jean-Paul Estiévenart à la trompette et un fantastique jeune pianiste Wajdi Rihai. »
Dimanche 14 : “From one … to All” ou une déclinaison intimiste d’une vision musicale totale (concert dans l’église de Rossignol). « Le thème de ce concert sera la voix comme transmetteur d’énergie. Je débute le concert en solo piano-voix et j’invite des chanteurs et chanteuses parmi lesquels Berbara Wiernik, François Vaiana, … »
Margaux Vranken 1 + 1
Après un lumineux album paru chez IGLOO, « Purpose », que la pianiste a présenté à Rossignol en 2021 avec son groupe mais sans la chanteuse, la voici de retour des Etats-Unis pour un duo avec la formidable voix de Farayi Malek. Une création en duo très attendue.
Pia Salvia + Noam Israeli
Douze ans déjà que Pia Salvia, associée au percussionniste Simon Leleux, avait enchanté le public gaumais : « C’était la première fois que je chantais avec la harpe dans un autre style que le classique ». La harpiste est ensuite partie au Berklee College de Boston, puis a sorti « Blissful Sigh », un superbe album qui démystifie l’instrument. Elle revient pour une création avec un autre percussionniste, le batteur américain Noam Israeli qu’on a découvert ces derniers temps en Belgique, notamment sur l’album « Bittersweet Time » de Joachim Caffonnette. Le concert de Rossignol sera, selon les dires de Noam, « un mix de nos musiques avec des influences flamenco, d’Amérique du Sud, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ».
Non, le jazz n’est pas dans les cordes, mais les cordes en folie seront bien présentes les trois jours du festival : une thématique inédite qui ira du solo à la grande formation.
« Music for Trees », hommage à Garrett List et à la nature
Quel plus beau site sinon celui de Rossignol, entouré d’arbres, pour jouer la musique composée par le compositeur américain, professeur au Conservatoire de Liège et inspirateur de tant de projets et de musiciens comme Fabrizio Cassol, Michel Debrulle, Michel Massot, Pierre Bernard et plus récemment toute la troupe d’« Orchestra Vivo » qui sera sur la scène du Gaume le vendredi. Au départ d’une œuvre de 24 pièces, une pour chaque heure de la journée et chacune consacrée à un arbre, Adrien Lambinet et Manu Louis ont assemblé un programme pour Orchestra Vivo, mêlant l’esprit électronique de la composition originale et un côté symphonique. Adrien Lambinet : « Imaginez un tableau avec une personne près d’un arbre et chaque personne se posant la question de sa place par rapport à la nature. Cet état d’esprit donne des pièces pleines de contemplation, avec une recherche de liberté via les improvisations et les arrangements. »
« Vivo ! était la dernière étape des recherches de Garrett List : un son d’orchestre symphonique auquel on donne de la liberté. Les parties électroniques ont été retravaillées avec le Centre Henri Pousseur. Et nous avons demandé la collaboration de Paul Paquay pour l’écriture des textes qui seront dits par Denis Mpunga. »
Atom String Quartet
Ces quatre Polonais, on les a découverts il y a quelques années avec le pianiste Igor Gehenot. Ils avaient convaincu le public gaumais que « les cordes, ce n’est pas de la décoration ». Deux violons, un alto et un violoncelle, ça sonne comme un quatuor classique, mais on en est loin avec ces virtuoses d’un jazz mâtiné de folklore polonais.
Grand Picture Palace
En solo absolu l’an passé au Gaume Jazz, revoici Anneleen Boehme en grande formation : quintet + quatuor à cordes présentent une musique riche et d’une grande élégance. Je ne m’avance pas trop en prédisant que Grand Picture Palace sera un des temps forts du festival.
Mathias Levy Trio
Les études classiques, l’expérience diversifiée de la scène de la chanson avec Zaz, Catherine Ringer, De La Soul ou Grégory Privat, voilà un violoniste qu’on peut qualifier de touche-à-tout de génie. Il reprend Stéphane Grappelli à sa façon, joue du manouche, et renverse les genres, tout en restant dans l’acoustique, avec son album « Unis Vers » aux côtés de Jean-Philippe Viret à la contrebasse et Sébastien Giniaux à la guitare et au violoncelle.
Pauline Leblond Double Quartet
Une formule qu’on a rencontrée chez … Max Roach. Quatuor à cordes et la trompette de Pauline Leblond font bon ménage entre influences classiques et tradition jazz. En fusion ou en opposition, l’aventure est séduisante et d’une grande finesse.
Cordes… vocales aussi
Le trio EYM existe depuis 2011. Composé de Elie Dufour au piano, Marc Michel à la batterie et Yann Phayphet à la contrebasse, il multiplie les invitations pour étoffer sa musique de diverses influences. Une tournée en Asie et la rencontre de la chanteuse indienne Varijashree Venugopal offrent un mélange entre musique classique indienne et jazz bouillonnant. Une première en Belgique.
Créations, cordes, mais aussi…
Incontournable Toots en 2022 ! Il a été le parrain du Gaume Jazz, y est venu à plusieurs reprises. Il fallait donc lui rendre un hommage. Antonio Serrano a sorti « Tootsology », un album où l’harmoniciste reprend des compositions de Toots et où on entend aussi Toots inviter Serrano lors d’un concert live en Espagne. On sera là dans l’esprit du ketje de Bruxelles.
On ne connait pas encore Christophe Imbs, le pianiste de ce projet. Par contre, avoir Anne Paceo à la batterie titille la curiosité : on imagine mal Paceo dans un projet qui ne vous secoue pas les oreilles. Avec Joan Eche-Puig à la contrebasse, le trio propose un monde très créatif, électrique et sensible à la fois.
Ce collectif bruxellois a récemment sorti « Coup de grâce », un ovni mêlant world, jazz, rock et bien d’autres choses dans un univers imaginaire très réussi. Yokaï, c’est une musique qui crée les images d’un film. On cite Morricone, … pas mal comme référence.
Nout est décrit comme le chaînon manquant entre Nirvana et Sun Ra !! Loops électro, jazz punk, libre et énergique. Un trio féminin à voir.
Accordéon, sax, sitar et les percus de Stracho Temelkovski, c’est « The Sound BRAKA », un voyage oriental qui mêle musique improvisée, jazz, musique du monde. Une première belge.
Une fin de festival très festive avec :
Jeff Herr et Jérôme Klein proposent TELE-PORT.
« Funky Bodding », fanfare haute en couleurs avec e.a Pascal Rousseau Nicolas Dechêne ou Ben Tequi.
« JEMM MUSIC PROJECT », c’est italien, donc joyeux et festif. Sax, trombone etc… se marient avec des percus artisanales, tambours, sifflets et tutti quanti.
En intermède, deux de nos brillants violonistes, Renaud Crols et Martin Lauwers animeront les lieux.
Toutes les infos et le programme (et notamment sur le Jazz Off qui débute le 30 juillet) sur www.gaume-jazz.com
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