
Soolman : Kashgul
Autrefois quartet (« Letters to Handenberg » – HomeRecords 2017), puis reformaté en sextet pour le projet « Kashgul », Soolman est un ensemble international emmené par le joueur d’oud Tristan Driessens qui a perfectionné son jeu en étudiant quelques années en Turquie auprès de Necati Celik. Autour de lui, on retrouve deux musiciens bien connus du jazz flamand : Nathan Daems (saxophone, ney), lui-même fort attiré par les musiques d’ailleurs, ainsi que la violoncelliste Annelmie Osborne. Le sextet se complète avec Christos Barbas (pianiste grec mais aussi chanteur ici à deux occasions) ainsi que les percussionnistes Andrea Piccioni et Levent Yildirim. Comme il l’indique lui-même dans le livret qui accompagne ce double CD, Tristan Driessens a voyagé hors de son port d’attache, Istanbul, même s’il s’y ressource régulièrement. La Perse, l’Asie centrale et l’Inde (deux œuvres du Maître de sarod indien Amjad Ali Khan figurent au programme) sont autant de contrées qui ont inspiré la musique de ce « Kashgul » qui s’étend sur deux livres (« Ascending » et « Descending »). On ne peut qu’apprécier ce folklore teinté de jazz, aimer s’imprégner de ces longues plages méditatives. Et se dire que s’il restait une petite chance d’échapper à l’autodestruction de nos sociétés individualistes, ce serait peut-être à des utopistes comme Tristan Driessens que nous le devrions. Dès lors que nous l’écoutions… ce qui reste très agréable à faire !