David Linx – Paolo Fresu – Diederik Wissels : The Whistleblowers

David Linx – Paolo Fresu – Diederik Wissels : The Whistleblowers

Linx – Fresu – Wissels, Heartland :

The Whistleblowers (Bonsaï, Harmonia Mundi)

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Paolo Fresu, David Linx et Diederik Wissels se sont croisés à de multiples reprises, du festival de Berchida, la ville natale du trompettiste sarde, en 1990 au Jazz à Liège de 1999, en quintet avec Enzo Pietropaoli (contrebasse) et Roberto Gatto, le batteur aux pieds nus. En 2001, ils se retrouvaient réunis pour un premier album “Heartland”, avec une rythmique scandinave, Palle Danielsson à la contrebasse et Jon Christensen à la batterie, ainsi qu’un string quartet emmené pas Cécile Broché (violon) et Jean-Paul Dessy (cello). Au répertoire, une série de compositions originales auxquelles venait s’ajouter une berceuse traditionnelle sarde, Ninna Nanna Pitzinnu. Pour ce nouveau Heartland, la rythmique est modifiée. A la contrebasse, un vieux complice de David et Diederik, le Français Christophe Wallemme, déjà présent sur les albums “This Time” ou “One Heart, Three Voices” (avec Stéphane Huchard à la batterie). Ici, à la batterie et aux percussions inventives, le Norvégien Helge Andreas Norbakken, fidèle accompagnateur de la chanteuse portugaise Maria Joao (“Chorinho Feliz”, “Numadji”) et déjà présent, avec David Linx et Maria Joao, sur “Follow The Songlines”. Enfin, sur cinq plages, un autre quatuor à cordes, l’Alborada Quartetto, déjà présent sur l’album “Think” de Paolo Fresu en compagnie d’Uri Caine. Le répertoire est constitué, à l’exception de Le Tue Mani, classique de la chanson italienne de Montano en 1954, d’une série de 12 compositions originales : tous les textes sont signés par David Linx, les musiques composées par Diederik Wissels (7 plages), Paolo Fresu (2 plages) et David Linx (3 plages dont O Grande Kilapy, vocalises et musique). Alors qu’y a-t-il de changé par rapport au premier Heartland ? On retrouve de véritables mélodies solaires (O Grande Kilapy), des compositions au tempo échevelé (December, The Whistleblowers), d’autres plus apaisées (This Dwelling Place, Paris, Le Tue Mani, Shake Up Your Trust), avec un lyrisme exacerbé (Trailblazers). Les textes tournent autour de l’amour (This Dwelling Place), de l’amitié (Dredge Up) ou du temps qui passe : “we watch the years roll by” (As One). L’osmose entre voix, piano et trompette (O grande Kilapy, Shake Up Your Trust), bugle (This Dwelling Place) ou trompette bouchée (Trailblazers, Dredge Up, Confusion) révèle toujours la même empathie complice. Les cordes se montrent discrètes (As One, December, The Whistleblowers, Paris, Le tue mani). Tout au plus y a-t-il quelques touches de Fender (Confusion) et d’effets électro de trompette qui se superposent à une trompette bouchée (December) et aussi un Helge Andreas Norbakken qui se montre autant percussionniste que batteur : cymbales chinoises et OFNI (objets ferreux non identifiés) sur The Whistleblowers, boîte à musique mêlées aux cymbales ((Trailblazers) et jeu varié de balais ou fagots. Bref la magie, comme le charme tout méditerranéen des mélodies, opèrent toujours: une vraie histoire d’amitié sincère qui transpire au travers de la musique.

Claude Loxhay