Mimi Verderame Quartet, Flying Zone

Mimi Verderame Quartet, Flying Zone

Mimi Verderame Quartet, Flying Zone

(Jazz Addiction ASBL)

WWW.MIMIVERDERAME.COM

Après “Speed Limit” (1989), “Game Over” avec Rosario Giuliani et Eric Legnini (1999), “Nice Cap” du Jazz Addiction Band (2000) et “Bop hard & Be” (2007), voici le nouvel album personnel de Mimi Verderame : plus besoin de présenter le batteur liégeois, sollicité par toute la scène jazz belge, de Steve Houben à Kurt Van Herck, de Fabien Degryse à Philip Catherine, de Nathalie Lorriers à Charles Loos, de Gino Lattuca à Jan De Haas, quand celui-ci se mue en vibraphoniste. Comme pour Wind, enregistré en quintet avec Carlo Nardozza et Kurt Van Herck, en 2010, Mimi retrouve Nicola Andrioli. Jeune pianiste italien diplômé des Conservatoires de Paris et de Bruxelles, Nicola Andrioli est membre du quartet de Philip Catherine (albums “Côté jardin”, “The String Project”), on l’a aussi entendu aux côtés du guitariste Lorenzo di Maio, en duo avec la chanteuse Barbara Wiernik et il a enregistré à son nom “Les Mongolfières”, avec la chanteuse Fabrizia Baressi et le clarinettiste Matteo Pastorino. Pour “Flying Zone”, Mimi a opté pour une formule en quartet, avec guitare et basse électrique, une formule qui pourrait rappeler celle de John Abercrombie en compagnie de Richie Beirach dans les années 1980. A la guitare, le Tchèque David Doruzka. Né à Prague en 1980, celui-ci a opté pour la guitare dès l’âge de 10 ans et, à 15, a été sacré “Talent Of The Year” dans son pays natal, où il a notamment joué avec le saxophoniste Karel Ruzicka. De 1999 à 2002, il a étudié au Berklee College of Music de Boston, notamment avec Joe Lovano et Mick Goodrick, le guitariste du Liberation Music Orchestra de Charlie Haden et professeur d’un certain Pat Metheny. De 2002 à 2003, il s’est fixé à New York où il a enregistré Hidden Paths en trio, avant de rejoindre l’Europe. A la basse électrique, l’Italien Dario Deidda. Né à Salerne en 1968, il a joué avec toute la crème du jazz italien : Enrico Pieranunzi, Paolo Fresu, Enrico Rava, Rosario Giuliani, Stefano Di Battista, Rita Marcotulli ou Franco d’Andrea. A son nom, il a enregistré “Three From The Ghetto”. Au répertoire de “Flying Zone”, trois compositions de Nicola Andrioli, trois de Mimi et le grand classique Brilliant Corners de Thelonious Monk. Soit, d’une part, de belles ballades qui mettent en évidence le lyrisme mélodique du jeune pianiste (Every Sunday), la belle sonorité de la guitare (Martha) ou proposent un savant unisson piano-guitare (Flying Zone); d’autre part, des thèmes “swing” à souhait sur lesquels guitare comme basse électrique font preuve de volubilité (Two Five For RG, Surprise Me) et une de ces compositions aux accents latins et dansants dont Mimi a le secret (Calypso Party). Si Mimi est le leader, il ne tire pas pour autant la couverture à lui, au travers de longs solos mais écoutez donc la manière dont il tricote le rythme complexe de Brilliant Corners de Monk, derrière le piano : un grand batteur n’est pas celui qui se met en scène lui-même mais qui galvanise ses compagnons de route.

Claude Loxhay