Chris Beard, Eye Of The Witch
Chris Beard, Eye Of The Witch
Pour son cinquième album, Chris Beard a créé son propre label, Destin, et l’œil de la sorcière c’est le sien, pour scruter le monde à travers le prisme des croyances de parents venus du Mississippi, où les sortilèges, les mojos et la sorcellerie, comme le vaudou sont toujours d’actualité. Le titre éponyme est un mix de rhythm&blues et de soul en medium, avec en vedette un orgue inspiré, la guitare de Chris et les “horns” (Quinn Lawrence). Tout du long, le chant de Chris Beard est à la fois âpre et rugueux, parfois tendu. Son jeu de guitare est mordant, impérial même, dans des blues superbes comme Older Fool où il a invité son père, le renommé bluesman Joe Beard au chant et à la guitare rythmique, et revisiter ainsi l’époque de Beale Street, à Memphis, et les juke joints des environs, où Joe Beard a commencé sa carrière. Jeu tout aussi impérial sur Glad You’re Gone, un slow blues où les passages de guitare sont torrides à souhait, et I’m Free, encore un slow blues avec de beaux passages de guitares. House Of Shame est quasi du même niveau avec cette histoire d’un type qui a mal agit et doit vivre avec ça, soulignée par des passages de guitare torturée très en phase avec le sujet. On notera aussi de belles ballades bluesy comme One More Cry For Love et surtout Keeps Me Believing avec cette superbe mélodie, lancinante à souhait et qui vous reste en tête. Pour faire bonne mesure, on pointera Let The Chips Fall et ses rythmes reggae et Love Comes Knocking, du rhythm&blues bien enlevé.
Robert Sacre