Marcus Strickland’s Twi-Life, Nihil Novi
Marcus Strickland’s Twi-Life, Nihil Novi
Marcus Strickland n’est pas un novice… On a déjà pu apercevoir la carcasse nonchalante du saxophoniste de Miami aux côtés de pointures comme Roy Haynes ou Dave Douglas. On le retrouve ici à la tête de son Twi-Life – un sextet d’une modernité lumineuse – pour une première offrande au label Blue Note. « Nihil Novi » (une locution latine que l’on pourrait traduire par « rien de neuf » – sub sole pour être complet) emprunte pour l’essentiel la voie et les thèmes du rhythm and blues et de l’afrobeat. Le saxophoniste, on l’entend, voue une certaine admiration aux « beat makers » (le batteur Chris Dave manie à merveille l’art d’imiter une boîte à rythmes vintage…) et aux sonorités afro-latines. En marge, on retrouve ça et là quelques incursions dans les musiques funk et soul (contribution de la chanteuse Jean Baylor sur trois titres), mais toujours enveloppées de cette chaleur langoureuse dont on ne se départira jamais. Appui remarqué également de Meshell Ndegeocello qui, en mère couveuse, produit l’album et fait « péter les basses » à trois reprises. Qu’importe le talent dont ils font preuve : n’attendez pas des musiciens du Twi-Life qu’ils vous écrasent sous le poids d’une démonstration de force. Rien de neuf sans doute sous ce soleil-là : sans fioritures ni paillettes, « Nihil Novi » enfile les perles et « donne la pêche ».
Joseph « YT » Boulier