Omar Coleman, Live ! At Rosa’s Lounge

Omar Coleman, Live ! At Rosa’s Lounge

Omar Coleman, Live ! At Rosa’s Lounge

DELMARK

L’harmoniciste Omar Coleman représente de manière archétypique la nouvelle génération des bluesmen de la “Windy City” (Chicago). Il est né dans le West Side, il ne vient pas du Mississippi, c’est un “autochtone” et il passe du blues à la soul jazzy au R&B et même au funk, dans lequel il évolue comme un poisson dans l’eau. C’est comme coiffeur dans un salon de son quartier qu’il a découvert la musique phare de sa ville.  Il dit l’avoir reçue comme une gifle en pleine figure avec, entre autres, Junior Wells, Sugar Blue et Bobby Rush. Son parcours, son éclectisme musical et ses influences sont longuement détaillés dans l’interview recueilli de manière experte par Françoise Digel et paru dans un numéro d’ABS Magazine. Le label Delmark a eu le nez fin en signant ce jeune bluesman avec un premier album en 2015 (Born And Raised) faisant suite à un album autoproduit West Side Wiggle en 2011. Ici on est en live, dans un des clubs de blues les plus achalandés de Chicago, le Rosa’s Lounge, et Coleman reprend Borned and Raised, un soul blues funky déjà présent sur son album de 2015, mais en live, il prend une autre dimension, boosté par des partenaires au top : Pete Galanis (guitare), Neal O’Hara (claviers,orgue), Dave Forte (basse sur les 5 premiers titres), Aris Seder (basse pour les autres morceaux) et Marty Binder (batterie); l’ennui avec les live, c’est que beaucoup de morceaux sont très (trop?) longs, entre 6 et 8 minutes, mais c’est inhérent à ce genre de prestation. Sur 10 faces, on a 4 compositions originales ou en collaboration : Borned and Raised et aussi un Slow Down Baby uptempo excellent, aux accents rock ‘n roll, un festif Rasperry Wine jazzy et un funky Lucky Man; pour le reste  on a des reprises funky de Junior Wells (Snatch It Back And Hold It), de Rufus Thomas (un blues en medium, Give Me The Green Light ), de Willie Dixon (une version vitaminée de I’m Ready , et un bien enlevé Two Headed Woman) et d’autres encore dont un bon slow blues chaloupé (One Request). Coleman est manifestement à l’aube d’une carrière longue et fructueuse, c’est tout le bien qu’on lui souhaite.

Robert Sacre

 

Et une archive “belge” pour illustrer !