SUMMER 2012 & THE BLUES (Take 1)
CHICAGO BLUES FESTIVAL 2012 : « THE » RENDEZ-VOUS DES AFICIONADOS !
Pour sa 29e édition, le Chicago Blues Festival a déroulé tous ses fastes du 08 au 10 juin dernier. Et, comme d’habitude, l’affiche était plus qu’alléchante, avec, entre autres, un hommage au Texas Blues, et en particulier à Lightnin’ Hopkins.
Une conférence-débat avec Chris Strachwitz, le fondateur des disques « Arhoolie » et « Blues Classics », Roger Wood, auteur de « Texas Zydeco », « Down In Houston, Bayou City Blues » et « House of Hits », et Alan Govenar qui a notamment signé les ouvrages de référence « Texas Blues » et « Lightnin Hopkins – A Biography ». Des concerts de Texas Johnny Brown, Milton Hopkins, Jewel Brown, Rev. K.M.Williams, Diunna Greenleaf & Blue Mercy. Bref, des paroles et des musiques au plus haut niveau ! D’autres séances, « en mémoire de », se sont également succédées pour honorer Howling Wolf, avec une conférence débat en compagnie de Dick Shurman, Sterling Plumpp et Barbara Marks, une fille « du Wolf » ! Il y eut aussi un hommage à Hubert Sumlin, au travers d’un concert avec Bob Margolin, Eddie Shaw, Dave Specter, Bob Corritore, Bob Stroger, Kenny Smith. Le programme 2012 saluait aussi les disciples de Muddy Waters, soit les regrettés Pinetop Perkins, Willie Smith et Mojo Buford remis à l’honneur par Bob Margolin, Mud Morganfield, Kenny Smith, Barrelhouse Chuck, Bog Stroger, sans oublier la séance célébrant les regrettées divas du blues comme Koko Taylor avec Melvia Rodgers, Demetria Taylor, Deitra Farr, Nora Jean Bruso et Jackie Scott. Le succès phénoménal remporté par ces concerts hommages était amplement justifié.
Le Chicago Blues Festival, ce n’est pas moins de cinq scènes dont les activités démarrent vers 11h15 pour se clôturer autour de 17H30, 19h00 ou 21h30, pendant trois jours. Outre les musiciens déjà cités, on a aussi pu applaudir Joe Louis Walker, Zora Young, Quintus McCormick, Eddie C.Campbell, Vasti Jackson, Billy Branch, Homemade Jamz Blues Band, Sam Lay, Big Doowopper, Bob Riedy, Floyd Taylor, Mavis Staples, Mary Lane, Lil’ Ed & Blues Imperials, Lurrie Bell, Liz Mandeville… excusez du peu ! La meilleure surprise fut tout de même celle de Mud Morganfiels, fils de Muddy Waters, dont il a hérité le timbre de voix, et même le look ! Le N°219 du magazine Living Blues lui consacre d’ailleurs sa couverture, avec un entretien d’une dizaine de pages au sommaire. Avec une telle pléiade de musiciens qui représentent fidèlement le « who’s who » des artistes de blues, le Chicago Blues festival demeure le plus important et le meilleur au monde. D’ailleurs, tout amateur de blues qui se respecte se doit d’y assister au moins une fois dans sa vie. Et, en plus, il est gratuit !
Chicago en juin, c’est aussi tout ce que programment les clubs du centre-ville : Buddy Guy’s Legends, Blue Chicago, House of Blues, Reggie’s, du quartier Nord (B.L.U.E.S., Kingston Mines) et quartier Ouest, proche du centre (Rosa’s Lounge, Smokedaddy), avant le festival, pendant et après celui-ci, sans oublier la grande banlieue de Chicago avec le Space à Evanston, Fitzgerald’s à Berwyn… Ainsi, ce mois de juin 2012 fut un très bon cru avec, dès le 6 juin, jour de mon arrivée, un excellent concert de Nick Moss, accompagné de Michael Ledbetter, et, en invité, l’harmoniciste Lynwood Slim au Rosa’s Lounge. Le lendemain, séance marathon, de 2 p.m. à 7 p.m., à la « Willie Dixon Blues Heaven Foundation », là où se trouvaient les studios du label Chess, avec Eddie Shaw & the Wolf Gang, Billy Branch, Jackie Scott, Debra Jackson, Taildragger, Big Time Sarah, Carlos Johnson, Little Howling Wolf et encore quelques autres. Après cela, un passage au Buddy Guy’s Legends s’imposait, pour aller écouter Joe Louis Walker, Shemekia Copeland, Billy Branch, Lonnie Brooks et son fils Ronnie Baker, jusqu’à 9 p.m., avant de rejoindre le B.L.U.E.S., où se produisaient Taildragger avec Bob Corritore, et de finir la soirée en beauté, jusqu’à 2 a.m., le lendemain, dans un club du South Side, sur Racine Street, le Hot City Cocktail Lounge, pour y danser sur la musique soul et blues de Jo Jo Murray, Tré , Coun’tess Banksc… dans une ambiance festive et bon enfant. Mes amis Jean, Dianne, Jean-Pierre et moi même, seuls blancs dans un public « all black », avaient, comme toujours, été chaleureusement accueillis dans ce club où les touristes se rendent que très rarement. Bien que, la majorité des clubs situés dans les quartiers dits « chauds » (South Side et West Side) se réjouissent plutôt de recevoir des touristes étrangers, devenus rares, avec le temps. D’ailleurs, il m’arrive régulièrement d’y être le seul blanc !
Après une courte nuit de sommeil – NDLR : Robert Sacré est né à la fin de la première moitié du siècle dernier – le premier jour du festival sera suivi par un passage, dès 9 p.m. au Reggie’s, pour un Hommage aux Femmes du Blues, comme en 2011, avec Joan Gand et son Blue Road Band pour accompagner Holle Thee Maxwell, Peaches Staten, Vivian Vance Kelly, Tracee Adams, Shirley King, Nellie Travis, Ramblin’ Rose, Dia Madden, Sweet Bev Perron,Dawn O’Keefe Williams, Donna Herula et Liz Mandeville, le tout dans une ambiance folle et mémorable. Le samedi 9 juin, après le festival, retour au Reggie’s, pour un événement labellisé Delmark Records : « Delmark Records Blues Blowout and Throwdown », de quoi fêter la sortie de deux cédés, avec leurs auteurs, Rockin Johnny Burgin et Studebaker John et, en bonus, des concerts de Jimmy Burns et Eddie Taylor Jr. Un événement exceptionnel qui a été filmé et fera l’objet d’un dévédé du catalogue Delmark. Dimanche 10 juin, en ouverture, le traditionnel Delmark Blues Brunch au magasin de la firme de disques, le Jazz Record Mart (un des tout derniers endroits à Chicago où se procurer livres, magazines et disques de jazz et de blues en vinyl et en cédés ,neufs ou d’occasions). Et, comme son nom l’indique,c’est un brunch avec café et thé à volonté, fruits frais, gâteaux et viennoiseries, pour encore mieux apprécier les prestations des artistes maison : Mississippi Heat, Toronzo Cannon, Eddie C.Campbell, Dave Specter,Martin Lang…
À l’issue du festival, ce fut d’abord une bonne séance gospel dans une église du South Side, jusqu’à minuit, avec une dizaine de groupes talentueux, dont les Stars of Heaven, avant de terminer la soirée, dans le South Side toujours, au club Lee’s Unleaded Blues, avec Super Percy et son groupe. Les deux semaines suivantes furent essentiellement consacrées au black gospel, sauf les lundis, où comme d’habitude, je rends visite à ma vieille amie Linda, du Linda’s Lounge (W. 51th Street) et à sa sympathique clientèle. J’y suis traité comme un membre de la famille ! Quant à l’orchestre du Fantastic Elroy, il y « casse la baraque » sur les rythmes de son répertoire de blues et musique soul, chaque lundi. C’est épuisé, mais heureux, que j’ai regagné le Pays de Liège, fin juin, bien décidé à retourner dans la Cite des Vents, en juin prochain, piaffant déjà d’impatience !
Robert Sacré
http://youtu.be/1H4aBcbrofU