Chet Baker, at onkel pös..

Chet Baker, at onkel pös..

Chet Baker, At onkel pös Carnegie Hall

NDR INFO

Depuis que Chet Baker nous a quittés, on ne compte plus les sorties d’enregistrements studio ou en public du trompettiste. A part pour les fans, beaucoup de ces sorties peuvent être qualifiées de dispensables : qualité d’enregistrement faible, leader en petite forme, alternate takes douteuses…  Mais quelle très belle surprise que cet enregistrement réalisé en Allemagne, à Hambourg, au « Onkel Pö’s Carnegie Hall » (sic !), un club qui accueillit pendant une quinzaine d’années non seulement des musiciens de jazz, mais aussi de blues, de rock ou de punk ! Cette soirée du deux avril 1979 doit être marquée d’une pierre blanche par les Hambourgeois qui y étaient, tant le trompettiste était dans une forme éblouissante. Quelques années plus tôt, Chet Baker avait réapparu après de longs déboires avec les substances illicites, donnant alors des concerts souvent inégaux, mais parfois à vous faire pleurer de plaisir. Il est entouré ici de Phil Markowitz au piano, Charles Rice à la batterie, et Jean-Louis Rassinfosse à la contrebasse, ceci quatre ans avant l’enregistrement du trio avec Philip Catherine sur le label IGLOO. Il pourrait s’agir ici, sauf erreur, d’un des premiers concerts du contrebassiste avec Chet Baker avant une collaboration de plus de dix ans et l’enregistrement de quelques galettes de légende. Serait-ce aussi la première trace de cette intro de Love For Sale qu’on retrouvera plus tard dans diverses formules ? Possible…  En tout cas, ce thème de Cole Porter fait décoller le concert dans une version de plus de dix-huit minutes – toutes les pièces dépassent allègrement les longueurs habituelles des enregistrements du trompettiste s’étendant de  13 minutes pour You Can’t Go Home Again à quasi 28 minutes pour Black Eyes ( une nouvelle fois attribué à Wayne Shorter et non à Jean Lerusse). Des pièces longues, mais sans temps mort, les solistes développant une série d’idées qui rendent les deux galettes aussi intéressantes et passionnnantes  l’une que l’autre, avec un faible pour le Broken Wing final. Une sortie indispensable pour tous les fans de Chet. 

Jean-Pierre Goffin