Fred Delplancq Quartet, Horizons
Fred Delplancq Quartet, Horizons
S’il a collaboré à de nombreuses formations comme No Vibrato avec le pianiste Etienne Richard, Zygomatik du contrebassiste Piet Verbist, Quetzal du bassiste Olivier Stalon, T-unit du saxophoniste Tom Van Dyck ou Wrong Object du guitariste Michel Delville, formation qui lui a permis de croiser de grands noms de la scène libertaire britannique tels Elton Dean (as), Harry Beckett (tp) ou Annie Whitehead (tb), Fred Delplancq n’a pas, en regard à ses qualité de soliste et de compositeur, enregistré beaucoup d’albums à son nom. Tout juste Witches Dance, en quartet avec Jef Neve en 2004 et Talisman, en 2007, avec Vincent Bruyninckx, Sam Gerstmans, Toon Van Dionant et Jean-Paul Estiévenart en invité sur une seule plage. Pour le saxophoniste ténor, élève de Steve Houben au Conservatoire de Bruxelles puis de John Ruocco, voici un troisième album qui sort aujourd’hui mais qui a été enregistré, en fait, en 2009, avec la même équipe que pour Talisman. Au piano, Vincent Bruyninckx, élève d’Eric Legnini au Conservatoire de Bruxelles, membre du Jazz Station Big Band et qu’on retrouve en duo avec Stéphane Mercier (Duology), en quartet avec le guitariste corse Hervé Caparros, avec le saxophoniste Laurent Doumont (Papa Soul Talkin’) et, dernièrement, dans le projet UDiverse de Fabrice Alleman.A la contrebasse, Sam Gerstmans, élève de Hatzi qu’on a découvert aux côtés de Pascal Mohy, Quentin Liégeois et Greg Houben, mais qu’on retrouve aussi dans le trio de Phil Abraham ou celui de Jean-Paul Estiévenart. À la batterie, Toon Van Dionant, élève de Dre Pallemaerts et membre du Tuesday Night Orchestra comme du Jazz Station Big Band. Au répertoire de ces Horizons, huit compositions originales et une version complètement revisitée de la chanson Il a neigé sur yesterday, grand succès de Marie Laforêt : une idée saugrenue? Faut-il rappeler que John Coltrane s’est, en son temps, accaparé de Chim Chim Cher-ee, chanson fétiche du film Mary Poppins? La comparaison n’est pas sans raison: au cours de cet album qui n’a pas pris une ride, on retrouve un Fred Delplancq très coltranien soit dans ses déchaînements libertaires, tant dans L’aurore que dans Fritland ou Down Under, soit au long de ses intros solos majestueuses de Strange Atmosphere ou Down Under. Sam Gerstmans prend lui de belles intros en pizzicato sur Filipus ou Horizons et à l’archet sur Desolation tandis que Toon lance, avec fougue, les thèmes Fritland ou Il a neigé sur yesterday. Quant à Vincent Bruyninckx, il adopte, avec ses déluge de notes en solo, un style qui évoque Mc Coy Tyner. La seule question à se poser n’est pas: Pourquoi sortir cet enregistrement de 2009 maintenant? Mais bien: Pourquoi avoir attendu si longtemps? Grâce en soit rendue au label Hypnote Records qui a sorti dernièrement le Vogue Trio de Giuseppe Millaci.
Claude Loxhay