Shemekia Copeland, America’s Child
Shemekia Copeland, America’s Child
Shemekia Copeland a acquis une stature de grande vedette internationale. Son timbre de voix original et expressif fait aujourd’hui l’unanimité («une des grandes voix de notre temps…», Chicago Tribune). Pour son sixième opus sur Alligator Records elle s’entoure du gratin des auteurs-compositeurs comme Mary Gauthier, William Kimbrough, Oliver Wood et John Hahn, mais aussi d’un producteur réputé et multi-instrumentiste (guitare,orgue) en la personne de Will Kimbrough et de guests triés sur le volet : John Prine (dans une reprise du hit de ce dernier, Great Rain), Rhiannon Giddens (African banjo) dans Smoked Ham And Peaches, Steve Cropper (guitare) dans Promised Myself, une ballade écrite par Johnny Copeland. Le morceau bien enlevé de cet album est The Wrong Idea avec son côté «country», grâce au violoniste Kenny Sears. Bref ,Shemekia est bien au-delà du blues de ses débuts, elle fait exploser les frontières entre les genres, louvoyant entre rock, soul, Americana et Country & Western (l’album a été gravé à Nashville avec Emmy Lou Harris dans les chœurs pour le titre Americans !). A une exception près, tous les morceaux sont en slow ou en médium et les lyrics sont intéressants : depuis la naissance de son fils Johnny, en décembre 2016, Shemekia s’interroge sur l’état de l’Amérique et du monde. Elle se demande dans quel environnement son enfant va grandir et elle partage ici ses inquiétudes avec nous. Le racisme ambiant l’amène à se poser la question suivante : Would You Take My Blood ? Elle prêche donc la tolérance dans Ain’t Got Time For Hate et dans Americans, elle rappelle que, hormis les “natives”, tous les Américains sont des immigrés, et que ce mélange de cultures et de traditions explique sans doute le dynamisme du peuple américain.
Robert Sacre