Bruno Vansina Quartet : Stratocluster

Bruno Vansina Quartet : Stratocluster

Bruno Vansina Quartet, featuring Steve Nelson, Stratocluster (Werf)

STRATOCUSTER www.dewerf.be

De ce côté-ci de la frontière linguistique, l’altiste Bruno Vansina est sans doute moins connu que des saxophonistes comme Ben Sluijs ou Frank Vaganée, il n’en est pourtant pas moins un des piliers du Flat Earth Society de Peter Vermeersch, ainsi que du Tuesday Night Orchestra (album “In a Little Provincial Town chroniqué sur ce site). Il a déjà enregistré les albums “Trio Music” en 2004 , “In Orbit” en 2006 et “Tokio Quantize” en 2007, en compagnie du contrebassiste Gulli Gudmunsson et du batteur Teun Verbruggen, mais aussi d’invités comme Magic Malik (flûte) et Jozef Dumoulin (piano électrique). Le voici, lors d’une session enregistrée à Brooklyn, en compagnie de l’Américain Steve Nelson, le vibraphoniste du quintet de Dave Holland et, par conséquent, compagnon de route de Chris Potter (saxophone ténor), Steve Wilson (saxophone alto) et Robin Eubanks (trombone) : excusez du peu. A leurs côtés, on retrouve Bert Cools, jeune guitariste de 26 ans que l’on a déjà entendu, avec Alexandre Cavalière (violon), au sein de Darwin Case et avec le quintet Banjax du saxophoniste Erik Bogaerts qui vient d’enregistrer l’album “Osa” (Werf 109). La rythmique est formée de Jos Machtel, le contrebassiste hollandais du Brussels Jazz Orchestra et du fidèle Teun Verbruggen à la batterie et aux percussions. Le répertoire original est constitué de six compositions du leader, au rythme sautillant, et du Walter’s Verjaardagsshow, au groove appuyé, de Bert Cools.  L’alto de Vansina est virevoltant à souhait (Stratocluster, Kama Special, Crazeology). Avec ses sonorités ondoyantes, Steve Nelson prouve qu’il est un des meilleurs vibraphonistes actuels : écoutez son introduction limpide de Song of Kwong ou ses vibrants solos sur Natrium ou Crazeology. Par ailleurs, son entente avec la guitare électrique aux colorations chatoyantes de Bert Cools est parfaite. Il est vrai qu’il a déjà connu cette alliance vibraphone-guitare au sein du sextet du tromboniste Steve Davis avec le guitariste Peter Bernstein (album “Vibe up”). Jos machtel assure au quintet un solide tempo et sait prendre, à l’occasion de beaux solos, comme sur Song of Kwong. Teun Verbruggen, à son accoutumée, sait se rendre inventif, colorant au passage son jeu de petites percussions (Natrium). Voilà une des plus passionnantes productions du label brugeois de ces derniers mois.

Claude Loxhay