Veronika Harcsa @Senghor
Veronika Harcsa – Balint Gyémánt
Nic Thys – Antoine Pierre au Senghor
Après une tournée en Allemagne, avant une date à Londres et une tournée en Hongrie, Veronika Harcsa et Balint Gyémánt venaient présenter leur album Shapshifter à Bruxelles, au Senghor, la seule date belge avant L’An Vert en juin prochain.
Le duo existe depuis 2014 et a enregistré deux albums. Pour le troisième, voici les deux Hongrois en quartet, avec Nicolas Thys (contrebasse) et Antoine Pierre (batterie), la rythmique de Taxi Wars.
“Après deux albums en duo, j’avais envie d’élargir la formation pour avoir plus de volume. J’ai d’abord poursuivi mes études à Budapest, où j’ai rencontré Balint, ensuite je suis venue à Bruxelles pendant deux ans : j’ai ainsi rencontré Antoine et Nicolas. C’est tout naturellement que j’ai voulu réunir ces deux pôles musicaux, Budapest et Bruxelles.” (V. Harcsa)
L’entente entre les quatre s’est réalisée tout naturellement: “J’ai rencontré Veronika au Conservatoire de Bruxelles. Je l’ai par la suite engagée pour mon projet Next Ape. Elle était dans la classe de David Linx. Au Conservatoire, elle avait aussi un cours d’impro avec Kris Defoort, c’est comme cela qu’elle s’est retrouvée dans le projet Diving Poet de Kris, au sein duquel elle a rencontré Nic. Quand Veronika et Balint ont décidé d’élargir leur duo, ils ont décidé d’engager une rythmique qui a l’habitude de jouer ensemble “
(Antoine Pierre).
Le concert débute par deux compositions du précédent album en duo, “Dont Let Me Tell You River”, écrit par Veronika pour son mari. Ensuite, le quartet passe au nouveau répertoire, celui de “Shapeshifter” : “C’est un nouveau répertoire que Veronika et Bálint ont écrit, on a en quelque sorte découvert cela ensemble. Ils ont écrit la musique et on a fait une résidence pour travailler ces nouveaux morceaux. Mais ils jouent toujours quelques morceaux de leur duo en live. C’est vraiment un duo soudé, ils se connaissent super bien. C’est très facile pour nous de se joindre à eux” (Antoine Pierre)
Et pour ce nouveau répertoire, d’abord, San Francisco, un thème tout en douceur jusqu’à l’arrivée de la rythmique qui explose la formation. Ensuite, Listen To Me Now. En parfait accord avec les sonorités irisées de la guitare électrique, une voix cristalline, ondoyante : c’est l’eau limpide d’un ruisseau qui serpente, entre l’aigu et le grave, entre la douceur et la rage. Pour preuve, Last Night, dernière pièce du triptyque inauguré par First Night et Second Night : le tumulte d’une ville la nuit.
Les atmosphères se succèdent portées par la rythmique: “Les compositions atmosphériques originales ont maintenant plus de fondement. Une finesse rythmique, des harmonies variées et aériennes, entre des mélodies entraînantes et paysages sonores conceptuels. Nos “songs” sont en vers, ont des “ponts” et des refrains comme des “pop songs” mais les mélodies et harmonies ont des racines jazz et musique moderne. Quelle que soit la musique que je joue, l’important c’est l’improvisation, la spontanéité” (V. Harcsa)
Les atmosphères se succèdent, avec une large place accordée aux sonorités rock et modorées de la guitare, à la basse de Nic Thys et aux rythmes bouillonnants d’Antoine Pierre. Veronika Harcsa mêle chant, paroles slammées, vocalises et cris. Tout le répertoire de l’album est présenté sur scène comme ce Serge Whith Holy Scar, inspiré par la musique de Gainsbourg. Le concert se termine par un Shapeshifter aux accents rageurs. Applaudissements nourris et rappel pour une ballade: Bori’s Rebel. Un quartet tout en équilibre.
Claude Loxhay
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