Ray Charles, The Complete 1961 Paris Recordings
Ray Charles,
The Complete 1961 Paris Recordings
En juillet 1961, Ray Charles était à l’affiche du festival de jazz d’Antibes-Juan-les-Pins avec un “petit” orchestre de 7 musiciens. Le retentissement en avait été énorme, au point qu’il fut à nouveau invité en octobre, à Paris, au Palais des Sports, pour 5 jours de concerts consécutifs (!), du 20 au 24 octobre, avec un big band de jazz comptant 16 musiciens (conduit par Hank Crawford (saxophone alto) avec Wallace Davenport (trompette), David ‘Fathead’ Newman(saxophone ténor, flûte), Don Willkerson (saxophone ténor) et d’autres pointures du jazz. Ray Charles réalise ainsi deux rêves : être au centre d’un big band, comme Count Basie, et dans le même temps jouer uniquement d’un orgue Hammond B3, laissant le piano au vestiaire. C’est le seul concert en public où Charles ait jamais joué de l’orgue de bout en bout. Le coffret (3 cédés) permet d’entendre les 55 faces enregistrées les 21 et 22 octobre, et dont 25 sont tout à fait inédites. Vu le contexte, il y a ainsi de nombreux titres où brillent les musiciens de jazz (Solitude, Roll in G ou l’excellent Moanin), les amateurs de ballades sont gâtés aussi avec Just For A thrill, Come Rain Or Come Shine, Georgia On My Mind (en version longue, plus de 7 minutes et avec D. Newman à la flûte) etc….Bien sûr le R&B est très bien représenté avec des versions originales (avec orgue !) de Let The Good Time Roll, Hallelujah I Love Her So, My Bonnie (*), Sticke And Stones(*), Yes Indeed etc., sans oublier les faces avec les Raelets menées par la charismatique Margie Hendrix. Outre les titres déjà mentionnés ci-dessus(*), I Believe In My Soul, I wonder, My Baby I Love Her Yes I Do, ou l’étourdissant Hit The Road Jack et une version originale d’un What’d I Say de près de 6 minutes, avec un coda court et inattendu lors du concert du 21 octobre. On pourrait citer beaucoup d’autres moments forts de cet opus, on se contentera de vous inviter à cette caverne d’Ali Baba, que vous soyez fan inconditionnel de Ray Charles ou simplement un amateur de bonne musique et d’un talent de premier ordre, le Genius.
Robert Sacré