Félix Zurstrassen, le quartet !
Félix Zurstrassen Quartet :
de Bruxelles à Paris !
A la contrebasse ou à la guitare basse, Félix Zurstrassen fait partie de nombreuses formations : Urbex, le groupe d’Antoine Pierre, le LG Jazz Collective de Guillaume Vierset, le trio de Pierre de Surgère et il accompagne la chanteuse Typh Barrow. En parallèle avec ses expériences, il a eu l’envie de composer sa propre musique, de créer son propre groupe. Dans un premier temps, un trio avec son complice de toujours Antoine Pierre et le guitariste d’origine brésilienne Nelson Veras, puis un quartet avec le saxophoniste néerlandais Ben Van Gelder, un projet qu’il concrétise avec la sortie, sur le label Igloo, de l’album “Nova” et une série de concerts qui l’emmènent de Bruxelles à Paris, en passant par Liège le 20 mars.
Propos recueillis par Claude Loxhay
Photos de Robert Hansenne
Comment est née l’idée de fonder ta propre formation ?
J’ai été sideman dans de nombreux groupes au sein desquels je jouais la musique des autres. J’ai eu envie d’explorer ma propre personnalité, d’écrire mes propres compositions et de développer un projet en tant que leader. L’idée première était de continuer à travailler avec Antoine mais au travers de ma musique. J’ai très vite pensé à Nelson Veras, un musicien que j’admire depuis longtemps. J’ai écouté ses albums en quartet, avec Magic Malik et Stéphane Galland; en trio, avec Thomas Morgan à la contrebasse et Stéphane Galland à la batterie, et surtout son album solo. Je l’ai vu aussi en concert avec Aka Moon. Il a une technique hors du commun et une sonorité originale qu’on ne retrouve chez personne d’autre, que ce soit à la guitare acoustique ou nylon. Par l’intermédiaire de Stéphane, j’ai obtenu son adresse mail. Je l’ai contacte et, après un concert avec Urbex à Paris, on a fait une longue session pour qu’il découvre mes compositions. Il a tout de suite accepté de participer au projet. On a eu une série de concerts en trio, à la Jazz Station, au Sounds, à l’Heptone et à l’An Vert pour rôder le répertoire. Puis, notamment pour le festival de Dinant, j’ai décidé de convier un invité : le saxophoniste Ben Van Gelder que j’avais croisé au sein d’Urbex. C’est d’ailleurs en tant qu’invité qu’il apparaît sur l’album. L’apport du saxophone alto élargit la palette sonore du groupe. Dorénavant, on a alors décidé de toujours jouer en quartet.
Pour ce projet, tu as opté pour la guitare basse…
Cela s’est décidé tout naturellement : c’est mon premier instrument. J’ai étudié la guitare basse avec Michel Hatzigeorgiou, avant de me tourner vers la contrebasse avec Jean-Louis Rassinfosse et Christophe Wallemme. Si je joue de la contrebasse au sein du LG Jazz Collective, c’est aussi à la guitare basse que je joue au sein d’Urbex. Ici,cela permet de beaux dialogues entre la guitare acoustique et la basse électrique et de prendre des solos chacun son tour. Mes références à la guitare basse sont Hatzi et Jaco Pastorius.
Au sein du groupe, il y a une parfaite répartition des rôles…
Je tenais à ce que chacun soit soliste à son tour et qu’il y ait un dialogue constant entre chacun.
Sur quel instrument composes-tu ?
Je compose toujours au piano, puis j’imagine des arrangements, je distribue les rôles.
Peut-on passer en revue les titres de l’album ?
Le premier thème, Aka Star, est une sorte de clin d’œil à la musique d’Aka Moon, une musique que j’adore et qui est basée sur des quintolets, c’est-à-dire une division originale du temps qui est formée de cinq figures égales mais qui ont la même durée que quatre figures identiques d’un temps binaire. C’est une caractéristique qu’on retrouve dans plusieurs groupes belges. Souvent on écrit des compositions à quatre temps, partir d’un rythme à 5 temps ouvre d’autres perspectives. L’album comprend aussi plusieurs ballades, j’aime accorder une grande place à la mélodie, ce qui met parfaitement en valeur la sonorité de la guitare de Nelson. C’est le cas de Clair nocturne, Songe d’or ou oMoioMo, un titre que j’ai inventé, sans pour autant faire référence aux livres de Peter Hertzberg. Par contre, Nova est un thème qui s’inscrit davantage dans la sphère bop, avec un rythme soutenu qui convient parfaitement à Ben. C’est aussi le cas d’Ymakre que nous jouons en trio, sans l’apport de la guitare.
Vous jouez aussi un classique April in Paris: qui a imaginé l’arrangement ?
C’est moi : j’ai parfaitement respecté la mélodie mais j’ai choisi de la jouer sur un rythme un peu plus rapide.
Tu as choisi un ingénieur du son particulièrement expérimenté : il a été sollicité tant par Henri Texier, que Bojan Z, Paolo Fresu, Enrico Rava, Enrico Pieranunzi, Michel Portal ou Nelson Veras…
Oui et par Eric Legnini et Stéphane Galland pour son projet Lobi. C’est Stéphane qui me l’a recommandé. Philippe Teissier du Cros a une acuité d’écoute extraordinaire, surtout pour les instruments acoustiques, ce qui m’intéressait pour la guitare de Nelson. Il a tout de suite accepté de collaborer au projet d’album.
Tu as une série de concerts pour annoncer la sortie de l’album…
Oui, nous avons déjà joué à Flagey, à Louvain et Clavier. Il reste des concerts à Courcelles, Liège, Sart-Lez-Spa et puis à Paris en mai pour la sortie française de l’album. En janvier 2021, nous ferons partie du Jazz Tour.
Concerts
19 mars, Courcelles, CC La Posterie
20 mars, Liège, Les Chiroux
21 mars, Sart-Lez-Spa, Pavillon du Wayai
5 mai, Paris, Studio de l’Hermitage
Janvier 2021, Jazz Tour (notamment au CC Ans)