Weather Report, Live in London

Weather Report, Live in London

Angel Air / Suburban

Enregistrées lors de deux concerts en Angleterre dans les années 80, ces captations live étaient destinées à une diffusion radio. Les voici désormais disponibles en cd. On peut dater plus précisément ces enregistrements en se disant que le groupe, dissous en 86, n’a plus tourné après 84 et que l’on trouve ici « Where the Moon Goes » qui figurait sur l’album « Procession » de 83 ! Détails finalement que tout cela. Rappelons tout de même que les deux leaders, soit le pianiste autrichien Josef Zawinul et le saxophoniste Wayne Shorter firent leurs armes auprès de Miles Davis, Art Blakey ou Cannonball Adderley (le titre « Cannon Ball » sur l’album « Black Market » en hommage ?) et formèrent Weather Report au début des années 70. Ces deux virtuoses peuvent être considérés comme des pionniers du mouvement jazz rock au même titre, par exemple, que Return To Forever ou le Mahavishnu Orchestra. Weather Report intégrera de nombreux brillants musiciens en son sein. Notamment les bassistes Miroslav Vitous et Jaco Pastorius et le batteur Chester Thompson qui s’assurera plus tard une célébrité en intégrant Genesis !
On ne sait rien sur l’endroit précis à Londres où cet album fut enregistré. On doit se contenter d’un texte, juste élogieux, du fils de Zawinul. Dans le sens du poil forcément et dédié principalement au père ! Ce nouveau live n’apporte rien de bien neuf musicalement, si ce ne sont des titres inédits en public, mais c’est un réel plaisir de réécouter ce jazz sur lequel on ressent toute la maîtrise de musiciens hors pair. Malgré des arrangements complexes, ils osent encore des « improvisations » que l’on sent bien contrôlées. A l’écoute de ces titres on réalise de nouveau toute l’importance de la section rythmique. La batterie, la basse et les percussions servent vraiment de ciment aux deux leaders qui placent la mélodie et leurs solos sur le tout, souvent funky. Mais le groupe sait bien varier sa musique et n’hésite pas à se lancer dans le cosmique vaporeux ou dans une sorte de punk jazz ! Sans oublier la voix de Zawinul ou l’inévitable solo de batterie (ici c’est Omar Hakim qui cogne ! Et bien !). En résumé, un bon témoignage supplémentaire de l’importance de ce groupe dans l’histoire du jazz intemporel et novateur des seventies.

Claudy Jalet