Elvin Bishop & Charlie Musselwhite : 100 Years Of Blues
Alligator – Catalogue ALCD 5004
Alligator Records nous en met encore plein la vue en cet automne avec ce nouvel album « 100 Years Of Blues ». Une belle surprise pour les fans du chanteur et guitariste Elvin Bishop, ainsi que de l’harmoniciste et chanteur Charlie Musselwhite. Et ceux qui aiment ces deux artistes n’en seront que plus comblés. Mesdames, Messieurs, veuillez enfiler des chaussures confortables. Durant ces 50 minutes de blues à l’état pur, vous ne résisterez pas à l’envie de danser. Cet album se compose de 12 titres, dont 9 chansons originales ainsi que 3 reprises de grands classiques de blues réinventés avec succès. Deux pointures Blues Hall of Fame qui fusionnent leurs talents. Enregistré au Kid Andersen’s Greaseland Studio ainsi qu’au Bishop’s Hog Heaven dans le nord de la Californie, cet album est le parfait résultat d’une grande complicité entre musiciens. Entourés par deux renforts d’exception, Bob Welsh, qui accompagne Elvin Bishop depuis des années, à la guitare et au piano, ainsi que Kid Andersen à la contrebasse (et production de l’album). Amis depuis les années 60, ils ont tous deux été propulsés par les plus grandes légendes du Chicago Blues tels que Muddy Waters, Junior Wells, Hound Dog Taylor, qui ont découvert en eux un réel talent. Musselwhite, avait déjà fait une apparition sur l’album « Can’t Even Do Wrong Right » de Bishop, partageant souvent les mêmes scènes et ayant tous deux joué avec des musiciens tels que John Lee Hooker et B.B. King.
Charlie Musselwhite © Lola Reynaerts
Ce nouvel album était donc inévitable. « Birds Of A Feather » donne de suite le ton. Deux amis, deux blues lovers qui jouent ensemble et qui s’amusent. L’harmonica aussi engagé que les mots, le 3ème titre, chanson phare de l’album, « What The Hell ? » est un coup de gueule bien placé à l’Amérique d’aujourd’hui (« Half the people in this country can’t stand the other half ») ainsi qu’une attaque contre le président Trump (« He’s the President but wants to be the King… »). « Old School » nous révèle sur un ton humoristique que la meilleure façon de joindre Bishop est de décrocher son téléphone. Ni facebook, ni twitter… A l’ancienne ! On y retrouve aussi un titre, « If I Should Have Bad Luck », que Musselwhite avait enregistré en 1993 sur son album « In My Time ». Clarksdale, cette petite ville apparaît dans cette nouvelle version, ville dans laquelle j’ai fait sa rencontre lors d’un cinéma en plein air. C’est avec humilité, passion et chaleur (tout comme sa musique) qu’il m’a raconté sa vie de bluesmen et son amour pour cette ville qui bouillonne de musique et fait vivre le blues tout au long de l’année. Un hommage au style urbain, qui a pris naissance à Saint Louis dans les années ’30 avec ce 7ème titre « Midnight Hour Blues » de l’excellent pianiste Leroy Carr. « 100 Years Of Blues », c’est 50 ans de blues pour chacun des deux musiciens, c’est 50 minutes de blues passionné et rempli d’histoire. Un album qui mettra de bonne humeur dès le réveil et qui rendra le « sip » de Whisky encore meilleur.
Lola Reynaerts