Anthony Pirog : Pocket Poem
Guitariste ancré à Washington D.C., Anthony Pirog est considéré par les spécialistes de la guitare comme un petit génie, faisant fréquemment la couverture de magazines américains spécialisés de la six cordes. Il a abordé divers styles allant du rock « hardcore » (jouant notamment avec des membres de Fugazi) à un jazz avant-gardiste. Comme pour son album précédent (« Palo Colorado Dream » sorti en 2014), Pirog est accompagné de Michael Formanek à la basse et de Ches Smith à la batterie. Il joue aussi bien de la guitare électrique qu’acoustique, de façon très sobre, avec une tendance à privilégier la guitare synthétiseur lui permettant d’enrichir ses sonorités (prenant pour références les travaux de John Abercrombie dans les années 80 et de Pat Metheny dans une moindre mesure). Il nous propose ici 14 compositions originales, allant du folk au rock, de l’electronica à l’ambient, avec des touches jazz bien présentes. Ces compositions ont des qualités certaines, mais qui mériteraient d’être davantage développées… Plus de la moitié des titres ne dépasse pas les 2 minutes 30 (l’album dure 38 minutes pour 14 morceaux), ce qui peut nous « laisser sur notre faim » (même si on peut les considérer comme des petits poèmes, comme semble l’indiquer le titre de l’album). On aimerait (sûrement un réflexe de « vieux jazzeux ») voir ces compositions s’étirer, s’approfondir, permettant ainsi de mieux les appréhender. Ce sont d’ailleurs les 3 morceaux dépassant les 5 minutes (« Honeymoon Room », « Adonna the Painter » et « Untitled Atlas ») qui attirent le plus l’attention et qui prouvent les qualités réelles du travail de Anthony Pirog.
Sergio Liberati