Piscine Olympique : Piscine Olympique

Piscine Olympique : Piscine Olympique

Gigantonium

« C’est simple, on se jette à l’eau juste parce qu’on en a envie, ça c’est pour la piscine ; et c’est pas compliqué comme on a beaucoup d’énergie on tient la distance et ça fait du bruit, ça c’est pour l’olympique. » Ainsi est résumée sur le communiqué de presse la raison d’être de ce disque singulier concocté par Xavier Camarasa (Fender Rhodes) et Laurent Paris (batterie). Il s’ouvre sur « Le saut de l’ange », véritable plongeon dans un tourbillon dans lequel on peine à rester à la surface tant la déferlante bruyante est forte, houleuse, agitée. « Chlore » et « Bonde abyssale » qui lui succèdent sont bien plus calmes mais tout autant abscons. « Pediluve » pousse le bouchon plus loin encore et immerge l’auditeur normalement constitué dans un océan de stupeur. « Serviette éponge » est bienvenu : morceau ouaté et concis. Il offre un répit, à peine confortable, au sortir du bain. En clôture de course, « 400 M papillon » repousse les plus vaillants à l’eau et les submerge une bonne fois pour toutes. Au milieu du gué, entre l’exploit sportif et la galéjade potache, Piscine Olympique sert à la fois de nom d’artiste au duo français et de titre d’album. Un disque concept assurément, mais pas pédant pour une brasse. On pourrait le situer quelque part entre les élucubrations du duo new-yorkais Talibam! et les plongées en apnée aventureuses que réserve parfois l’improvisation free.

Eric Therer