River Into Lake : The Crossing EP
« The Crossing », titre évocateur s’il en est… Le passage entre le monde des enfants, douce naïveté, tendre insolence, et celui des adultes, beaucoup plus stressant, quand il faut assumer les responsabilités qui nous tombent dessus. Celles d’une paternité, par exemple, un rôle dont l’homme-orchestre Boris Gronemberger doit s’accommoder depuis peu. A l’entendre chanter et bidouiller ses chansons délicieusement obsolètes, on pourrait encore croire que le garçon se trouve toujours à mille lieues au-dessus des nuages qui encombrent nos ciels. Même s’il prétend qu’il n’en est rien. Alors on fait semblant de le croire, et on écoute avec attendrissement ces quatre titres inédits, évadés des sessions de « Let the Beast Out ». Un album (sorti fin 2019) qui annonçait le retour de Boris en bonne forme. C’est beau, comme toujours, un peu ambitieux, fort délicat. Emballé dans une pochette à la mesure (vinyle oblige…) signée de la main de David Delruelle (Under the Reefs Orchestra, c’est son pinceau également). « The Crossing », c’est peut-être aussi le chemin qui nous conduit au disque suivant. Mais n’avancez pas trop vite, cette escale-ci mérite un arrêt prolongé.
Yves «JB» Tassin