Chris Cain : Raisin’ Cain
Une voix qu’on reconnaît à 100 mille lieues, un jeu de guitare coloré et fougueux, les dents du bonheur qui rendent son sourire encore plus rayonnant : Chris Cain, qui vit de la musique depuis plus de trois décennies, nous revient en force avec un 15ème album, « Raisin’ Cain », édité par le prolifique label Alligator. Chris Cain représente à mes yeux l’un des meilleurs bluesman contemporain et il le confirme encore avec ce nouvel opus. Dès qu’on l’entend, sa voix nous habite, tel un B.B. King ou un Bobby Blue Bland. Je ne peux m’empêcher de vivre ce qu’il me chante, de le vivre pleinement… Des peines amoureuses aux difficultés financières : nous pouvons, tous et toutes nous y reconnaître, ce sont des histoires universelles sur lesquelles nous ne pouvons rester insensibles, immobiles et sans chanter à tue-tête. Alors qu’il pourrait nous submerger de solos de guitare, il n’en fait jamais trop, ni trop peu, toujours un juste dosage qui surprend et nous emmène là où il le désire.
Entièrement composé d’originaux, « Raisin’ Cain » a été enregistré à San Jose en Californie au Greaseland Studio, lieu de travail du producteur et multi-instrumentiste Kid Andersen. Depuis ses débuts en 1987 avec l’album « Late Night City Blues » paru chez Blue Rock’it, jusqu’à ce nouvel opus, Cain s’est toujours bien entouré. Il peut s’appuyer sur une ribambelle de musiciens qui se trouvent à ses côtés, réputés dans le monde entier et avec lesquels il sillonne les routes lors de ses nombreuses tournées. Nous retrouvons le bassiste Steve Evans et le claviériste-organiste Greg Rahn, tandis que Sky Garcia, le batteur de tournées de Chris, et D’mar Martin se partagent la batterie. On peut aussi entendre en backvoice la délicieuse Lisa Leuschner Andersen sur le titre « As Long As You Get What You Want », Michael Peloquin au saxophone, Mike Rinta au trombone, Jeff Lewiss à la trompette et Doug Rowan au saxophone baryton. Tous ces grands musiciens dans un album d’une grande intensité. « Born To Play », est une chanson autobiographique : « Ma mère et mon père m’ont appris ce dont j’ai besoin dans ce monde pour survivre ». Cain a grandi bercé par le Blues et le Jazz, d’un père afro-américain et d’une mère grecque. Le premier concert auquel il assiste à l’âge de trois ans fut B.B. King et il n’en a jamais plus raté un seul.
Il nous offre un slow blues « Down on the Ground », vérité sur la vie, sur les gens en qui nous pouvons avoir confiance, pour ensuite nous emmener sur un « I Believe I Got Off Cheap » qui groove dans les jambes ! Les chansons se succèdent rapidement et Chris Cain nous montre ses talents de claviériste sur « Can’t Find a Reason » et plus encore sur « Space Force » où il nous enchante d’un brillant instrumental jazzy au synthétiseur ARP Soloist. Un album rempli d’âme, un artiste au sommet de son art… Comme on en veut bien tous les jours !