Jordan Vanhemert Quintet : I Am Not a Virus
Big Round Records / Parma Recordings
Celui qui découvre ce cd pourrait se dire : « Ce n’est pas possible cette pochette ! Comment ose-t-il avec ce que nous vivons tous, et il en rajoute encore une couche, cet Asiatique masqué !». Après avoir pris connaissance du contenant m’est apparu la réalité, le message du musicien. « I Am Not a Virus » ne fait pas référence directement au fléau qui nous assaille mais bien au racisme qui vise la communauté asio-américaine et à la violence que cela engendre. De là, ce cri ! Un autre titre « Justice for the Unarmed » fait quant à lui référence au mouvement « Black Lives Matter » et à la mort, entre autres, de Georges Floyd. Et ce cd de prendre une dimension politique. Qui débute d’une bien belle manière avec « The Path Ahead » inspiré d’une citation de Wayne Shorter : « Play and write music the way you want the world to be ». La musique donc comme moyen de faire passer les convictions du leader. Ce groupe est mené par le saxophoniste américain d’origine coréenne Jordan Vanhemert. Il a composé six titres de cet album et ré-arrangé une chanson traditionnelle coréenne en l’introduisant par un interlude du même titre, « Arirang ». Au sein de son quintet on trouve une pianiste, un bassiste, un trompettiste et un batteur. Le jazz qu’ils nous proposent est relativement contemporain, s’alliant avec des éléments politiques actuels. Outre ceux décrits ci-dessus, il y a aussi la conviction de créer un monde meilleur, notre insignifiance dans l’univers, le vivre en harmonie… Leur musique démarre souvent d’une belle base harmonique, mélodieuse et se veut être une combinaison entre des arrangements pour cuivres, de dynamiques percussions et de belles interventions au piano. C’est légèrement sophistiqué mais tout à fait accessible pour un grand nombre. En quartet, sans trompettiste, ils ont donné il y a peu un concert en streaming sous l’appellation : We Are Not a Virus – A concert to stop asian hate. Ils y interprètent quelques titres de ce cd et sont interviewés entre les morceaux. Un bon concert et aussi une mise en garde sur cette nouvelle forme de racisme. Le tout est visible gratuitement sur le site de Parma Recordings.