Don Kapot : Hooligan
C’est au cours d’une de ces belles soirées passées à l’An Vert (viiiiite, y retourner !) que j’ai découvert le trio bruxellois Don Kapot. Encore chamboulé par une prestation aussi brute qu’énergique, j’avais abordé les trois gars sympas qui venaient à l’époque de sortir un EP en guise de carte de visite (« Don Kapot », Nakayasi Records 2018). Je reste persuadé que c’est sur les planches d’un club de jazz (retirez le cliché « enfumé ») que Don Kapot a le plus à offrir, que c’est là que la musique du groupe peut le mieux prendre son envol et procurer des sensations fortes. Et pourquoi pas à New York ? Posez donc la question à Laurent David qui y a fondé le groupe barge Kilter… Car oui, la filiation est bien réelle : une section rythmique déterminée (Giotis Damianidis, Jakob Warmenbol) et un saxophone baryton (Viktor Perdieus) qui s’exprime avec hargne. Sans négliger l’aspect mélodique. Mais Don Kapot existe également – et fort heureusement – en notes gravées dans la cire. Ce premier effort de longue durée publié chez WERF nous rappelle que l’énergie, tout comme le lion, le groove et la gazelle, peut elle aussi être capturée. « Hooligan » porte magnifiquement bien son nom. Entre attitude punk, beats afro-rock blindés et improvisations déchirées, cet album échappe malicieusement aux contrôles des forces de l’ordre. Pour notre plus grande joie !