Dave Stryker :  Baker’s Circle

Dave Stryker : Baker’s Circle

Strikezone Records

Les titres d’albums ont quelquefois de bizarres significations. Ainsi ce « Baker’s Circle » est dédié au compositeur et éducateur David Baker qui s’est occupé de la formation musicale de Dave Stryker. Il l’a pris en charge dès ses 17 ans puis l’a suivi jusqu’à ce qu’il devienne professeur de guitare à l’université d’Indiana. Pour l’anecdote, sachez que ce David Baker attendait, tous les jours et toujours au même endroit, c’est-à-dire aux abords d’un rond-point, que son épouse vienne l’y rechercher ! D’où le nom donné par les étudiants à ce lieu de rendez-vous quotidien ! Musique maintenant. Autour de sa guitare, Dave Stryker a réuni un sax ténor (très bon Walter Smith III), un organiste Hammond et un batteur. En invité un percussionniste cubain renforce le quatuor sur trois titres. Stryker n’a composé que quatre titres et son organiste Jared Gold, un seul. L’autre moitié des titres proposés sont des reprises aux arrangements personnalisés par la formation. Elles sont relativement variées puisqu’elles vont de Cole Porter à Marvin Gaye, en passant par Léon Russell et Delaney and Bonnie, Paul Williams ou Harold Logan et Lloyd Price (leur swinguant « Trouble (no 2) »). Sur ces titres assez hétéroclites, le groupe imprime sa marque et nous propose un jazz bien groovy qui inclut des touches de soul, du rock, du rythm’n blues. Chacun y va de son moment de gloire avec des interventions bien spécifiques de l’instrument mis en évidence tout en évitant de longs solos. Le groupe joue souvent en harmonie, en complémentarité mais j’avoue un faible pour les passages sur lesquels l’orgue Hammond impose sa sonorité singulière et se la joue un peu en « lead ». Les amoureux des guitares jazzy apprécieront aussi le jeu tout en finesse de Stryker. L’ensemble de l’album n’est pas révolutionnaire mais c’est efficace, cela swingue en douceur, cela chaloupe et l’intérêt est maintenu tout au long de l’écoute. Une pensée m’arrive soudainement : pour bonifier l’ensemble, Van « The Man » Morrison aurait pu poser sa voix sur quelques titres ! Mais là, je rêve.

Claudy Jalet